Aline Dedeyan est née à Istanbul, pure souche arménienne, en directe avec les faits et l'histoire du génocide. Collège américain et boursière. Etudes universitaires aux USA. Deux Masters en sociologie, sciences humaines et économiques. Fonctionnaire international à l'ONU, notamment aux droits de l'homme, suivant le destin arménien dans les enceintes internationales. Écrivaine, journaliste dépendante, et, depuis 1991, association avec la Mission permanente d'Arménie. Plusieurs voyages/missions en Arménie et ailleurs dans le monde.
Diverses publications, notamment dans les revues de l'ONU -Ex Tempore, UN Special et autres. Egalement poète et auteure de pièces de théâtre - dont certaines sont lues et jouées).


Précédentes contributions

Le Conseil des Arméniens (the Armenian Council of Europe) dénonce la censure de l’article 38 ter de la loi « égalité et citoyenneté, visant à réprimer le négationnisme par le Conseil constitutionnel (Noyan Tapan, 3 février 2017)*

Aline Dedeyan

Soulignant l’importance – et le manque – d’outils juridiques pour sanctionner le négationnisme d’État en l’occurrence turco-azéri (déni + impunité) ayant pénétré la Cour, aussi bien que le Conseil constitutionnel français, la CEDH, les parlementaires de l’Union européenne, instances juridiques, médias et le grand public – dire que ces outils juridiques – principes, mécanismes, conventions/traités/résolutions/ recommandations et autres instruments universellement reconnus par l’ONU – existent même si leur validité est controversée, épisodiquement démentie et ignorée par une désinformation souvent assortie de thèses contradictoires. (Ex : La Convention sanctionnant le génocide, les principes de libertés de pensée et d’expression vs le négationnisme et le révisionnisme, la responsabilité d’état/accountability vs l’impunité, le droit des peuples à l’autodétermination vs l’intégrité territoriale …

Il est donc aberrant qu’aujourd’hui on puisse encore se poser la question de qui et de pourquoi sans pouvoir statuer sur la légitimité de notre histoire et de nos droits ! Ex : L’appel récent d’un parlementaire de l’UE pour une nouvelle enquête sur l’assassinat de Hrant Dink (2007)– commandité par l’appareil gouvernemental (jeune mineur, passible de peine capitale, famille pauvre... etc.) – qui ne sera jamais élucidé ! Copie carbone des crimes d’état– comme les assassinats de Politkovskaïa, de Nemtsov … commis sous le régime de Poutine, actuellement l’homme incontournable de la politique mondiale, dont l’Arménie demeure politiquement et moralement assujettie.

Brièvement, depuis 1991, date à laquelle la RdA est devenue membre à part entière de l'ONU et de ses agences spécialisées, les questions arméniennes – déni du génocide et de ses retombées et le conflit de NKR/ à présent la République d’Artsakh – sont régulièrement sur les agendas internationaux. Aussi bien, du Conseil des droits de l'homme, que de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité de l'ONU et , autres réunions concernant les droits humains.

Alors qu'Azerbaïdjan continue ses attaques sanglantes, en l’occurrence verbales – (en annexe et à titre d’exemple extraits des interventions – Arménie-Azerbaïdjan – à la 34e session du CDH, précédées et suivies de nombreuses autres interventions) et que la Turquie persiste à ridiculiser toute allusion au génocide ... l’Arménie a soumis huit résolutions de plus en plus élaborées sur la prévention du génocide au Conseil des droits de l’homme, toutes adoptées à l'unanimité avec 72 co-auteurs pour la dernière, alors qu’Azerbaïdjan, depuis 1998, continue à soumettre des résolutions sur ses droits sur le NKR et la région à l’Assemblée générale et au Conseil de Sécurité de l’ONU. Des documents étayés par des interventions, des rapports, des déclarations, lettres, droits de réponses et autres références officielles.

Pour l’instant, les seuls interlocuteurs légitimes pour défendre les droits des Arméniens : (a) les péripéties du conflit du NKR : le Groupe de Minsk et ses co-présidents (russe/français/américain), principal négociateur avec la RdA/NKR pour faire valoir le droit à la vie/l’auto-détermination des peuples, régler la question des réfugiés/IDP ...; (b) la RdA : questions géopolitiques, blocus, lutte anti-corruption, transparence et institutions/libertés démocratiques , sans oublier la sauvegarde du patrimoine arménien dans la région ; et (c) le négationnisme pas encore codifié par le droit international, déformant systématiquement notre histoire/mémoire en les privant d’accès aux stades de réparations, restitution, indemnisation et autres principes/outils, mis en place mais non appliqués, comme les théories de Todorov suite au génocide de Rwanda, disparues du droit international...

Or, l’absence des représentants de la Diaspora arménienne, acteurs non étatiques de la société civile sur les plateformes internationales fait cruellement défaut. Autrement dit, la présence extrêmement utile d’une, ou plus, d’ONG, dument accréditées et interactives – (ex. : ANCA, Amnesty Int. Transparency Int., Human Rights Advocates et des milliers d’autres), engagées dans la défense les droits fondamentaux des peuples et des personnes en dénonçant et en s’opposant à leurs violations où qu’elles se manifestent, siégeant à côté des délégations officielles (étatiques). Des ONG qui participeraient aux débats des différents corpus des droits de l’homme sur des sujets thématiques et procédurales – outils de juridictions internationales : droit international, droit international humanitaire, droit international des droits de l’homme avec toutes ses composantes, le Conventions de Genève, les deux Pactes internationaux relatifs aux droits civiques et politiques et économiques, sociaux et culturels et encore plein d’autres – disposant à la fois du droit d’intervenir et de soumettre des déclarations écrites (individuelle et/ou collective) et de nouer des contacts utiles avec les délégués et membres de la diplomatie internationale.

Or, même à défaut de suivi immédiat de la part de la communauté internationale, elles assureraient la circulation d’informations exactes et factuelles en même temps la délégation arménienne, tout en combattant les distorsions et les accusations adverses. La manifestation d’une volonté politique et juridique face à des protagonistes de notoriété/crédibilité internationales et, par ailleurs, tracer un précédent de « guerre froide » (à défaut de jurisprudence) lors de ces rencontres internationales. (PS Aujourd’hui toute question politique, territoriale, de droit passent par l’ONU et ses différents organes).

Jusqu’à présent aucune des tentatives bilatérales comme les Protocoles de Zurich et nombre de rencontres au Sommet, n’ayant abouti, les plateformes multilatérales, y compris la Commission du droit international qui siège à Genève pendant l’été, demeurent les seuls recours juridiques/pénaux politiquement correctes et fiables permettant à la voix de la société civile de se faire entendre.

Note: si les questions arméniennes ne sont pas prioritaires dans la conjoncture politique actuelle, déstabilisée par la guerre en Syrie, les radicalismes islamo-confessionnels, le terrorisme et le passage agonisant des régimes dictatoriaux vers la démocratie, les profils de plus en plus redoutable des chefs d'Etat turc et Azerbaidjanais s’affiche clairement confrontés, par ailleurs, à la montée des opposants et des dissidents.

Les manifestations et les réunions/discours intra-arméniens (faits et revendications historiques et motifs culturels) ne suffisent plus. Il ne s’agit pas seulement d’armes et d’armées non plus. Mais de la mise en place des lobbies et d’un appel concret aux juristes indépendants (ex : Garzon Baltasar, Carla de Ponte, P. de Greiff et autres...) en resautant également avec des institutions et des personnes de droit (y compris le GCPS à Genève), ainsi que d’autres ONG et institutions académiques et cours indépendantes et reconnues de justice et des droits de l’homme ( pas seulement la CEDH). Enfin, de créer un précédent de la cause arménienne dans un cadre de juridiction internationale.

Par ailleurs, l’élément le plus important étant le resserrement, voire la création, des contacts avec des opposants de tout bord : historiens/intellectuels/écrivains turcs, le parti HDP, des représentations kurdes et ceux des peuples persécutés et privés de leur droits fondamentaux d’autrefois (Yézidis, Assyriens, Chaldéens, Syriaque, Grecs ...) rassemblées sous une même bannière, dénonçant dans la plus grande transparence et égal à égal - les violations de leurs droits sur les scènes internationales. Au final, non seulement focalisant l’attention de la communauté internationale mais solliciter son assistance en ce qui concerne la suite à donner à des faits et des révélations inédites ayant chamboulé le destin des peuples avec l’objectif d’un vrai procès (un procès de tous les siècles) – un tribunal aux normes juridiques d’aujourd’hui.

* Des références plus détaillées et précises seront accessibles également en ligne .

Annexe : Textes d’intervention

Statement by H.E. Mr. Mahmud Mammad-Guliyev Deputy Minister of Foreign Affairs of the Republic of Azerbaijan, 34th session of the UN Human Rights Council Geneva, 28 February 2017
…The continuing armed conflict in and around the Nagorno-Karabakh region of the Republic of Azerbaijan caused by military aggression of Armenia against Azerbaijan based on territorial claims has resulted in the occupation of almost one fifth of the internationally recognized territory of Azerbaijan. By violating basic conventional human rights, Armenia carried out policy of ethnic cleansing against Azerbaijanis living in the occupied territories of Azerbaijan and in Armenia itself, who became refugees and IDPs. As a result of these acts, refugees and IDPs have been deprived of their fundamental right to live at their native lands…
Besides, it was with profound sorrow that few days ago the people of Azerbaijan commemorated the 25th anniversary of Khojaly genocide. In February 1992, an unprecedented massacre was committed against the Azerbaijani population in the town of Khojaly situated in the Nagorno-Karabakh region of Azerbaijan. As the result of this tragedy, which became known as the Khojaly genocide, more than 600 civilians were killed, including 106 women, 63 children and 70 elderly people, more than 1200 inhabitants were taken hostage, while the fate of 150 persons remains unknown to this day. Unfortunately, those who have committed these atrocities have not yet been brought to justice.
In view of the above-mentioned, we call on the UN Human Rights Council, its special mechanisms and the UN High Commissioner for Human Rights to play an increased role in the restoration of the violated human rights of Azerbaijani IDPs and refugees as reflected in the UN Security Council and General Assembly resolutions on this conflict. …
Statement H.E, Ashot Hovakimian Dep. Minister of Foreign Affairs (Armenia) HRC 34th session, 2 March 2017 … on this global platform of exchange on human rights… to communicate concerns on the deterioration of human rights …We underlined that consistent advocacy of hatred and propaganda of war by the leadership of Azerbaijan, overt attempts to criminalize and outlaw the people of Nagorno-Karabakh would lead to mass and grave human rights violations, something that happened in April 2016 in the form of large military offensive of Azerbaijan. The images of atrocities committed by the Azerbaijani •military, the ISIL style executions and the subsequent glorification of the perpetrators, which were widely reported in media, including in Azerbaijani social media, brought alive the memories of almost three decade old massacres and pogroms which targeted and eventually destroyed the Armenian communities in cities of Sumgait, Baku and Kirovabad. The international mediators of this conflict, the Minsk Group Co-Chairs, condemned atrocities perpetrated in April 2016… Azerbaijan refused any investigation into credible allegations of atrocities while authorities of Nagorno¬Karabakh expressed their readiness to receive the UN assessment mission. It is truly ironic that Azerbaijan, a country with widely recognized appalling human rights record, uses the podium of this Council to deceive the international community and disseminate waves of falsehood and fabrications about Armenia and Nagorno-Karabakh. …Along the overt attempt to •annihilate the population of Nagorno-Karabakh by military means, Azerbaijan resorts to all kinds of human rights violations, trying to isolate and deprive the international community from learning the truth about Nagorno-Karabakh. By criminalization of those who visit Nagorno-Karabakh including journalists and Parliamentarians from all over the world, the Azerbaijani Government demonstrates that it is prepared to conduct unprecedented mass atrocities in the region. It is well known from history of all Genocides that perpetrators try to limit information flow and freedom of movement in order to hide their ongoing and planned. Armenia will continue to stand by the people of Nagorno-Karabakh as a guarantor of their right to life and will provide necessary assistance in protecting their other human rights as well. The use of force against human rights including the right to self-determination created this conflict and continued reliance of Azerbaijan on the use of force serves main impediment for conflict resolution based on recognition of human rights of all involved. … We are well aware that crimes which go unpunished are prone for recurrence. Hence it is imperative that the International community vigorously pursues fight against impunity and denial in order to prevent atrocity crimes from happening again. Within the United Nations, Armenia has been leading a campaign to reinforce the implementation of the Convention on the Prevention and Punishment of the Crime of Genocide. In 2015 within the Human Rights Council Armenia initiated a resolution on the Prevention of Genocide which was adopted unanimously. It was followed by the UN General Assembly resolution proclaiming the 9th of December as an International Day of Commemoration and Dignity of the Victims of the Crime of Genocide and of the Prevention of this Crime. Next year will mark the 70th anniversary of the Genocide Convention which is yet another milestone to reaffirm our collective determination to fight impunity for the crime of genocide, war crimes and crimes against humanity as impunity encourages their occurrence and is a fundamental obstacle to the cooperation among peoples and to the promotion of international peace and security…. On many occasions and in various formats, Armenia has expressed concern over the issue of the protection of the• civilian population, including the ethnic and religious minorities in Syria, …in an extremely vulnerable situation and a primary target for attacks of terrorist groups and foreign fighters; About 20.000 persons displaced due to the conflict in Syria have sought refuge in Armenia. This new wave of displacement adds to similar challenges faced by Armenia, Already having hosted and integrated hundreds of thousands of refugees from Azerbaijan. Armenia will continue to provide humanitarian assistance…

Fin ou gel des protocoles d’octobre 2009 ?
Statement on the question of Armenian identity - 6 September 2000, Martin Luther University, Halle-Saale, Germany .
Arménie, Diaspora et Artsakh - “A Joint Venture”
L’identité arménienne passé/ présent - Conférence de Bruxelles, 30 avril 1999)
AGBU - HYE GEEN MEETING - 13 JANUARY 2001 - PASADENA, Ca. Statement by Aline Dedeyan
Bras de fer Azerbaïdjan, Arménie, Turquie -- 57ème session de la Commission des droits de l'homme, 19 mars-27 avril 2001, Palais des Nations,
Sur la cause arménienne - Intervention du 21 mai 2001, Cercle Condorcet, F.-V, France.
Regard rapide sur 2002
Exposé d’Aline Dedeyan 15 avril 2003 Table ronde ONG sur la Convention du génocide 59e session de la Commission des droits de l’homme Palais des Nations, salle XXVII
Nouvelles de la 59e session de la Commission des droits de l’homme Genève, Palais des Nations, 17 mars-24 avril 2003
Observations sur l’actualité de la cause arménienne Aline Dedeyan octobre 2007
13e session du Conseil des droits de l’homme, ONUG, mars 2010 - Table ronde interactive sur la prévention et répression du génocide et autres crime contre l’humanité – enjeux et défis dans l’application de la convention de 1948. Intervention du 18 mars d'Aline Dedeyan

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