LE KARABAGH
GENERALITES |
ÉCONOMIE |
SITES ET MONUMENTS |
LES SYMBOLES |
PROPHÉTIE du PEINTRE MARDIROS SARIAN( 1880-1972) |
L’INVENTION DE L'AZERBAIDJAN |
KANTSASAR |
MENSONGES AZERIS |
LES VRAIES MOTIVATIONS DE BAKOU
Dans les manuscrits du Vme le nom
historique du Karabagh est : ARTSAKH, voulant dire : forêt dense. Il fut la
10me province Royaume de la Grande Arménie.
La région des plaines, est appelée KARABAGH, par les envahisseurs
Perse au 14me siècle. Il signifie : « jardin noir », en
évocation de la couleur noire de sa terre, très fertile, propre à nourrir de
ses terres l'Arménie toute entière.
Pour la région montagneuse, son nom actuel, HAUT KARABAGH,
est une traduction du russe « Nagorny Karabagh ».
Sa superficie est de 4.400 km², et même de 5.000 km² avec l'intégration des
territoires tampons de Latchine et de Kelbadjar. Situé au Sud-est de
l'Arménie et au Sud-ouest de l'Azerbeidjan, (à 250 Kms de Bakou) il est
constitué de 5 régions :
Martakert, Askéran, Martouni, Chouchi et Hadrout.
Le climat est tempéré avec une moyenne annuelle de 10,5° degré, variant de :
+ 22° a - 6,9°. La pluviométrie est de 480 à 7 m/m.
La hauteur moyenne, est de 1100 mètres, au-dessus du niveau de la mer, avec
le Mont Mrav à 3343 mètres, et le point culminant à 3.724 mètres, le
Mont Gomshasar,
Les montagnes du Karabagh, sont les murailles de fer, elles sont outre une
défense naturelle et un bastion irréductible et, aussi un dernier rempart
pour l'Arménie, entre l'Islam et la Chrétienté.
Souvenons-nous de cette phrase du héros national :
Monté Melkonian :
« Si nous perdons l'Artsakh,
nous tournerons la dernière page de l'Histoire de notre peuple » ! |
Pour y accéder par la route Erevan-Stépanakert, 341 Kms,
il faut compter environ 4 à 5h en empruntant l'unique voie, le corridor de Latchine (8 Kms), aussi
dénommée :
« Route de la Vie » reconquis de haute lutte le 18 mai 1992, véritable
cordon ombilical qui permet aujourd'hui de relier au Sud-Ouest, le Karabagh
à l'Arménie, levant ainsi
3 ans de blocus azéri. Latchine était peuplé de Kurdes, il a été appelé le
Kurdistan Rouge.
En désenclavant le Karabagh et en établissant des relations terrestres avec
l'Arménie, dés le 30 mai, des centaines de tonnes d'aide humanitaire,
vivres, médicaments et autres matériels prioritaires, ont pu être livrés à Stépanakert.
Ce qui est un corridor aujourd'hui avait été une région peuplée d'Arméniens
mais, soigneusement vidée de sa population, pour isoler le Karabagh de
l'Arménie. Cette région est en voie de repeuplement.
L'aéroport de Stépanakert ( Khodjalou ) est impraticable, suite à la guerre.
L'ARTSAKH, terre arménienne séculaire, faisait partie de la Grande Arménie
jusqu'au Vme siècle. Christianisé au IVme siècle, il a figuré comme partie
essentielle de l'Arménie. Occupée par les Perses au IVme
siècle, par les Arabes au VIIIme , semi indépendant jusqu'au milieu du
XIIIme siècle, annexé par
les Tatars Mongol et, sous domination Perse du XVIme au
XVIIme. Il a évolué
dans un environnement essentiellement musulman, pour passer sous le régime
tsariste, après la conquête des russes en 1828,avec l'espoir de ses aspirations à l'indépendance, qui a été vain, même si
les Arméniens les ont aidés à chasser les Turcs.
Les grandes familles princières arméniennes, les MELIKS, ont détenus des
principautés indépendantes où ils exerçaient tous les pouvoirs : la justice,
les impôts, et l'armée. Ils étaient unis et pleinement souverains sur leurs
terres qu'ils ont défendues contre les invasions. Coalisés contre les
envahisseurs perses et ottomans ils ont pu garantir une relative stabilité
politique.
Ces principautés ont été au cours des XVIme , XVIIme et
XVIIIme siècle, le
dernier refuge de l'identité nationale arménienne.
Mais l'ambition démesurée d'un MELIK ayant soif de pouvoir, a mit fin à
cette union, en tuant l'un de ses frères et concluant un accord avec les
Perses.
►1915, circonstance tragique du Génocide perpétré par les turcs, qui a causé
la mort, dans des conditions effroyables de 1 500.000 Arméniens.
►1917, révolution russe. Le
KARABAGH, allait-il être enfin libéré par l'armée
rouge ?
L'intérêt supérieur des bolcheviks ne le permettait pas, car de tout temps,
il a été considéré comme un point stratégique au Caucase, notamment en
raison de l'intérêt des européens, et surtout des anglais, convoitant le
pétrole de Bakou sur la mer Caspienne, qui fournissait en 1914, plus de 50 % de la
consommation mondiale.
Le Karabagh est finalement rattaché à l'Azerbeidjan.
►
Le 20 septembre 1918, les
Arméniens par décision du Congrès refusent de se
soumettre aux azéris. Les troupes alliées germano- turques débarquent alors
à Bakou.
Il en résulte des atrocités et, 30.000 Arméniens massacrés en 3 jours.
Le gouvernement azéri proclame l'annexion du Karabagh, et y envoie un
Gouverneur Général sous couvert du Haut Commandement des Alliés.
►
le 2 septembre 1918 .... et après : " il en résulte des
atrocités et 30000 arméniens massacrée en 3 jours. Fath Ali Khan Khoisi, 1er
ministre d'Azerbaidjan, responsable des progroms de Bakou de septembre 1918,
a été abattu par Aram Yerganian, en juin 1920 à Tiflis, dans le cadre de
l'Opération Némésis (Déesse de la Vengeance), crée par le F.R.A.à Erevan et
à Boston en 1918 , dans le but de traquer et de tuer les responsables des
massacres et du génocide.
►
Le 9 octobre, le commandant turc, Nouri Pacha, entre à Chouchi (ancienne
capitale) avec 5000 hommes, et la met à feu et à sang, (5.000 morts), malgré
une résistance héroïque, dirigée par Sarkis Méghrabian.
►
Le 15 novembre 1918, le grand héros, le général Antranig Ozanian
(1866-1927), fait mouvement avec sa troupe depuis Goris, pour libérer la
région. Il a vaincu la résistance des forces armées turques et tatars, mais
le Commandement britannique, dirigé par le général Thomson fort de 30.000
hommes, lui demande de stopper et d'attendre la résolution du problème du
Karabagh lors de la future Conférence de la Paix de 1918 à Paris. Dépité
Antranik retourne à Goris.
Il n'a pu répondre aux appels et à la demande du peuple du Karabagh pour se
joindre à eux, afin de libérer le Karabagh du joug turc. Enterré au Père
Lachaise à Paris, sa dépouille mortelle a été transférée en Arménie le 17
février 2002.
►
En décembre, le Haut Commandement Britannique, alors en charge du Caucase
favorisa, par anti-bolchevisme, les visées de l'Azerbeidjan sur le Karabagh,
en empêchant la jonction avec l'Arménie. Ils exigent la soumission aux
autorités azéries. Cette conduite turcophile de l'armée anglaise, pays "éclairé" , par leur
indifférence cruelle face à la souffrance des Arméniens et de leurs justes
droits, a été la cause d'effusion de sang et de massacres au Karabagh.
►
En 1919, Mustapha Kemal, alors inspecteur général de la 3me armée turque,
proclame au Congrès d'Erzeroum : « la Turquie pour les Turcs », sans
aucune concession territoriale. Il avance dans le Caucase, cherchant à
joindre les nationalistes azéris qui combattaient contre les Arméniens, qui
tentaient de préserver leurs territoires : du Nakhitchevan, du Karabagh
et du Zanguézour.
Kemal se rapproche de l'Union Soviétique, afin d'entériner les territoires
arméniens confisqués de, Kars et Ardahan. Les Arméniens sont totalement
abandonnés.
C'est ainsi, qu'en 1919, les TATARS, depuis l'indépendance de l'Azerbaïdjian,
nouvellement créé de toute pièces grâce à l'appui de l'empire ottoman
deviennent : Azéris.
L'Azerbeidjan est alors créé de toute pièce grâce à l'appui de l'Empire
ottoman, qui entend mener à terme son grand projet d'expansion de
l'islamisme turc, du Bosphore jusqu'à l'Asie Centrale.
►
Le 27 avril 1920, Lénine envoie la 11ème armée rouge à Bakou, et le lendemain
l'Azerbeidjan est soviétisé. Ainsi se créa un nouvel Etat : l'Azerbaïdjan,
et par conséquent, le peuple : azéri. L'Arménie est soviétisée neuf mois
après.
Le 12 mai 1920 l'Armée Rouge arrive à Chouchi.
Les représentants de l'Arménie acceptent de se joindre à l'Union soviétique
mais, à la condition que le Karabagh soit réintégré à l'Arménie.
Et, en réintégrant le Haut Karabagh à l'Arménie, la Russie, pensait trouver ainsi une solution aux litiges.
Le Karabagh et le Nakhitchevan sont rattachés à l'Azerbeidjan soviétique.
Le Nakhitchevan, province arménienne, occupée par les turcs est rendu aux Arméniens,
en 1917 mais, annexé en mars 1921, avec l'accord signé entre
l'U.R.S.S. et la Turquie par Lénine et confirmé par Staline. Il appartient
aujourd'hui à l'Azerbaïdjan, mais en est séparé par le Karabagh. Ce qui a
déclenché un important nettoyage ethnique, et une destruction de toutes
traces de l'existence arménienne.
Dés le début des années 1990, l'enclave est devenu la plaque tournante de
nombreux trafics, un des passages des filières de l'opium à destination des
laboratoires turcs.
►
Le 3 juin1921, le Comité Central décide de garder le Haut Karabagh au sein
de l'Arménie. Il décide même d'y organiser un référendum afin d'assurer de
façon formelle le droit des peuples à l'auto détermination, par lequel les
autorités de la R.S.S. d'Azerbeidjan, nouvellement créé, déclarent renoncer
à leurs prétentions sur les territoires, en reconnaissant officiellement le
droit à l'autodétermination libre et totale du peuple du Karabagh.
►
Le 4 juillet 1921, après le référendum, le Bureau décide à la majorité des
voix, le rattachement à l'Arménie.
Mais . . . dès le lendemain, le 5 juillet, les bolcheviks russes, hantés par
l'idée de répandre la révolution prolétarienne dans l'Orient musulman, et
sous couvert de la fraternité entre les peuples s'y opposent par une
décision arbitraire, et le Karabagh revient à l'Azerbeidjan.
Joseph Staline, alors « commissaire aux nationalités », a pris une décision
surprenante, il est revenu sur sa promesse, surtout quand il se rendit
compte que le gouvernement soviétique avait besoin d'alliés diplomatiques.
En effet, la Turquie s'engageait alors à aider Moscou, si l'enclave
arménienne du Karabagh revenait à la R.S.S. d'Azerbeidjan.
Il offre unilatéralement le Karabagh.
Le KARABAGH et le NAKHITCHEVAN sont ainsi rattachés à l'autorité
de la République Soviétique Socialiste d'Azerbeidjan, en dotant le Karabagh d'un
statut de région autonome, qui est effectivement mis en place le 1er juillet
1923. Un petit détail, à méditer, le vote de l'attribution du KARABAGH à
l'AZERBAÏDJAN a été remporté à cause de la voix décisive d'un Arménien.
Le KARABAGH peuplé à 95 % d'Arméniens, 3 % d'Azéris, 2 % de Russes,
d'Ukrainiens et autres aurait du être rattaché à l'Arménie.
Rappelons cette phrase du poète
Yeghiché Tcharents, (1887- 1937) emprisonné
lors des grandes purges de 1936-1938, qui a écrit en guise d'héritage, sur
les murs de sa prison : « Peuple arménien, ton unique salut réside dans la force unificatrice ».
Le nationalisme Arménien demeurant une menace potentielle à la souveraineté
soviétique totalitaire, qui applique le : diviser pour mieux régner.
Et, sans tenir compte des problèmes ethniques et religieux, les Arméniens
vont être soumis, pendant plus de 70 ans (de 1920 à 1991) à la persécution,
à la discrimination et à l'étouffement culturel.
Ainsi le problème du KARABAGH, n'est pas résolu mais, gelé.
Les Arméniens doivent renoncer à leur rêve d'une grande Arménie unifiée et à
leurs aspirations démocratiques.
Les Azéris commencent alors une politique de destruction systématique,
physique et intellectuelle de toute présence et trace arméniennes.
►
Dés 1928, 118 églises arméniennes sont fermées, et 276 religieux
disparaissent, alors que les mosquées comblaient largement les besoins de la
population musulmane.
Les liens culturels avec la R.S.S. d'Arménie sont coupés.
Il est important de souligner, que de nombreuses protestations de nature
pacifique, ont été présentées (en 1945,1966 et 1977) au pouvoir de Moscou,
afin d'intégrer le HAUT KARABAGH à l'ARMENIE. Mais en vain. Toutes les
revendications sont étouffées.
►
A partir de 1960, les autorités azerbaïdjanaises ferment plusieurs écoles
arméniennes. ''histoire de l'Arménie est supprimée du programme des écoles,
et remplacée par l'histoire de l'Azerbaïdjan.
Ils exercent une discrimination pour l'occupation de postes officiels, qui
n'étaient pas attribués aux Arméniens.
Ils ont aussi gêné les possibilités économiques, en ne construisant aucune
route reliant les villages arméniens entre eux, et de plus, les voies de
communications existantes n'étaient pas entretenues.
Les émissions de radio et de télévision en provenance d'EREVAN sont bannies.
Discriminations, violences, exigences de production exorbitantes, ont pour
objectif de contraindre la population à l'exil, (en Russie, en Géorgie et
dans les pays de l'Est).
Au début des années 1980, les Arméniens ne représentent plus que 75 % de la
population, contre 95% en 1921. Et de plus le gouvernement encourageait
les azéris, qui ont une démographie galopante, à s'installer sur les terres
arméniennes.
Des centaines de monuments arméniens, d'églises, de monastères et de
cimetières ont été profanés ou, complètement détruits, démantelés, bien
souvent réutilisés comme matériaux de construction.
Des « khatchkars » ( croix de pierre ), stèles funéraires taillés dans la
pierre, sculptées par des maîtres et polies par le temps, ont été
vandalisées et détruites mais, même en morceaux, ils veilleront sur les
corps des arméniens.
Ils resteront la mémoire des générations.
Ce sont des vestiges historiques dont les plus anciennes encore visibles
datent de : 801, constituant la preuve, mais aussi la mémoire
inaltérable, de l'attachement des Arméniens à leur terre et à leur religion.
Manifestement les azéris voulaient décourager les Arméniens de rester et de
vivre sur leur terre, du KARABAGH, en interdisant les cours de langue
arménienne,
en les privant de leur religion, en les incitant à l'islamisation, en
fermant ou détruisant des églises, en vandalisant les cimetières chrétiens
►
En 1962, 2.500 habitants du Karabagh envoient une pétition à Khrouchtchev,
pour dénoncer la politique de discriminations économique et ethnique, et
demander le rattachement du Karabagh à l'Arménie. Le Kremlin envoie même un
observateur russe dans la région, accompagné du Maréchal Baghramian Ohannès
(1897-1982), originaire du Karabagh, volontaire de la 2me Armée de Caucase,
pour apaiser la situation.
Et lorsque les représentants soviétiques de Bakou sont venus à Stépanakert
pour l'inauguration, en 1968, du monument sculpté par Sarkis Baghdassarian «
Dadig et Mamig » (les grands parents) représentant leurs visages, ils
demandèrent :
« Ces personnages n'ont-ils pas de jambes ? » L'artiste a répondu :
« Mais si, et, elles sont profondément enracinées dans leur terre
»
Espérons que la jeunesse se souvienne de ce qu'ils disent symboliquement :
« Nous sommes nos montagnes », et qu'elle reste implantée comme les statues
et ne quittent pas le Karabagh.
Car les autorités soviétiques avaient essayé d'en empêcher la construction
et qui plus est de la démolir, mais la population a fait de nombreuses
manifestations pour les en empêcher.
►
1988 restera une année « folle » pour les arméniens . . . allant jusqu'au
séisme, du 7 décembre, à 11h 41, d'une intensité de 6,9, détruisant une
partie du nord de l'Arménie. On y dénombra 25.000 morts, et 400.000 sans
abri.
►
Le 20 février 1988, le KARABAGH dont la population arménienne est de 80%,
place ses espoirs en Mikhaïl Gorbatchev, et demande l'application de la
perestroïka, aux questions nationales arméniennes, et le rattachement du Karabagh à l'Arménie.
C'est un séisme mais, politique. L'euphorie est totale. Enfin une Arménie
libre ?
Les grèves et les manifestations se multiplient d'abord à Stépanakert, puis
à Erevan.
Il se forme un « Comité Karabagh » symbole de la liberté et de l'unité,
composé d'un noyau d'intellectuels, pour les soutenir.
Des personnalités de l'intelligentsia soviétique tel que
Anatoly Sobtchak du
mouvement démocratique et l'académicien et prix Nobel Andreï Sakharov,
soutinrent la demande des Karabaghtsis. Ce dernier a dit à cette époque :
« Le problème du Karabagh est une affaire d'ambition pour l'Azerbaïdjan,
et une question de vie et de mort pour le peuple du Karabagh ». |
Un million d'Arméniens, le tiers de la population, rassemblés à Erévan
réclament le rattachement, légitime, à l'Arménie, le retour à la démocratie,
la reconnaissance de la langue arménienne comme langue officielle,
l'adoption du nouvel hymne national.
Et de plus, la commémoration officielle des dates du génocide de 1915, les
24 avril,
et les 28 mai, comme dates anniversaires de la création de la 1ère
République Indépendante Arménienne, en 1918.
Et déjà, pour fêter le 70me anniversaire de l'indépendance, le 28 mai 1988,
apparaissent au grand jour les drapeaux tricolores, rouge, bleu, orange,
pourtant interdits, remplaçant le drapeau rouge du communisme, imposé
pendant 70 ans.
Le nationalisme arménien, nationalisme de frustration durant des décennies,
a surgi au grand jour. Le responsable communiste d'Erevan, hué, ne peut
prendre la parole.
Mais, Moscou veillait au grain. La riposte ne se fait pas attendre.
Ne voulant pas de division, le Présidium du Soviet d'U.R.S.S., avec
Gorbatchev, déclarent la sécession illicite. L'état soviétique pensait
qu'avec une bonne répression, il mettrait un point final aux problèmes du KARABAGH, et surtout, empêcherait les mouvements nationalistes dans les
autres républiques.
Gorbatchev profite de la situation pour engager la répression, il arrête et,
emprisonne à Moscou, les membres du Comité de Libération du Karabagh.
Il décrète l'état d'urgence, et intervient brutalement pour soutenir les Azéris.
►
Du 27 au 29 février 1988, Les
revendications pacifistes arméniennes font ressurgir les vieux démons. Les Azéris, en
profitent et organisent un pogrom, orchestré par Moscou à Soumgaït (ville
industrielle proche de Bakou), ou vivaient 18.000 Arméniens. Ils sont
victimes d'un effroyable massacre minutieusement préparé et perpétré, sous
l'oeil bienveillant de la police locale.
Sur les coupables reconnus, seuls trois seront condamnés, mais aussi
acclamés comme héros. C'est le réveil de
l'arméno phobie azérie, et le début d'un nettoyage ethnique.
Les autorités falsifient même les états civils pour dissimuler le nombre des
victimes. Des chiffres font état de centaines de victimes arméniennes.
C'est encore une étape de plus, dans le désir de liquidation de la présence
arménienne, car il est suivi par celui de Gandja en novembre.
►
Le 23 mars 1988, la région du Haut Karabagh, autonome au sein de
l'Azerbeidjan,
demande son rattachement à l'Arménie.
Le Politburo oppose encore un refus catégorique aux revendications
arméniennes, prétextant qu'il n'accepterait jamais de soutenir un peuple au
détriment de l'autre.
Il est évident que la double caractéristique des Azéris, turc par la langue,
chiites par la religion, leur offre des appuis extérieurs que Moscou doit
prendre en considération.
►
Le 15 Juin 1988, après le refus soviétique, le Soviet suprême d'Arménie,
sous la pression de la rue, vote à l'unanimité, le détachement de la R.S.S.
d'Azerbeidjan, et
son rattachement à l'Arménie, (la mère patrie).
►
Le 17 juin, le Soviet Suprême d'Azerbeidjan vote une motion contraire.
►
Le 20 juillet, le Présidium du Soviet Suprême d'U.R.S.S. réaffirme
l'impossibilité de toute modification frontalière et, rappelle qu'une loi
confirme la juridiction azerbaidjanaise sur le Karabagh.
►
Décembre 1988, les troupes soviétiques, soutenues par les
Azéris, mettent en
oeuvre le déplacement des Arméniens (comme l'avaient fait leurs
coreligionnaire turcs, 75 ans avant) pour les chasser de leur terre
ancestrale, préparant le terrain à l'invasion.
Trois cent mille Arméniens sinistrés quittent la région, et les Azéris
vivant en Arménie et au Karabagh (500.000) se rendent en sens inverse, en
Azerbeidjan.
Lors d'un entretien à Ankara, en 2000, l'ancien Président azéri se prononce
même en faveur de réunification entre :
« Les turcs anatoliens et azéris dans un même état ».
Puis succéda une période de doute, concernant la position de l'U.R.S.S.
L'État soviétique n'a pas joué le rôle de conciliateur mais il a pensé,
comme il en avait l'habitude, qu'avec une bonne répression, il mettrait un
point final aux problèmes du KARABAGH, et surtout empêcherait les mouvements
nationalistes dans d'autres régions.
Et rapidement, le Présidium du Soviet d'U.R.S.S., ne voulant pas de
division, décrète la sécession illicite, déclare l'état d'urgence, et au nom
de la « Pax sovietica » intervient brutalement pour soutenir les Azéris.
Les troupes soviétiques ont même cautionné les attaques de villages
arméniens, plongeant la région dans une impasse, qui dégénéra des conflits
inter ethniques sous forme de guérilla, en une véritable guerre.
Il était évident que la fraternité des peuples de l'Union Soviétique n'était
qu'une illusion.
En juin 1989, le Comité Karabagh, , dont les membres emprisonnés à Moscou,
avec Levon der Pétrossian sont libérés (6 mois après le tremblement de
terre) sous la pression des manifestations en Arménie et l'action des
O.N.G., qui avaient pris la défense des prisonniers.
Ils obtiennent même, un vote de condamnation du Parlement européen.
Le 19 janvier 1990, recommence le "nettoyage" ethnique à Bakou, où le
sang a coulé avec la même cruauté, dans le but de chasser les Arméniens y
vivant, afin de s'approprier leurs biens. Pendant 7 jours, c'est une
véritable chasse à l'homme selon le mode opératoire de Sumgaït. C'est une
semaine de violence et de haine. Ces agressions sont orchestrées par le
Gouvernement de la République Soviétique de l'Azerbaïdjan.
Le 20 janvier 1990 Gorbatchev donne l'ordre aux tanks soviétiques de
restaurer l'ordre.
Fin novembre 1990 après s'être assuré le contrôle de l'aéroport
de Khodjalou, l'administration azérie bloque les routes en direction
de l'Arménie, ainsi que les communications téléphoniques.
En janvier 1991, le massacre de Soumgaït restant impuni, il engendre
d'autres pogroms en toute impunité.
Et recommence le « nettoyage » ethnique à Bakou, où le sang a coulé avec la
même cruauté, dans le but de chasser les Arméniens y vivant, afin de
s'approprier leurs biens.
►
Le 2 septembre 1991, la proclamation officielle de l'indépendance
de la république de l'Artsakh, mais reste au sein de l'URSS.
►
Le 2 novembre, l'Azerbaïdjan supprime le statut d'autonomie du Karabagh et
déclenche des opérations militaires d'une rare violence, qui ont durées
jusqu'au printemps 1994, malgré le cessez le feu de 1993.
►
Le 21 septembre 1991, l'Arménie proclame son indépendance par référendum.
Levon Der Pétrossian est élu Président de la République.
Il a été le premier président de la nouvelle République d'Arménie.
►
Le 10 décembre 1991, les autorités du KARABAGH organisent une consultation,
sur la question de l'indépendance pour la région.
Elle est approuvée par une écrasante majorité, qui légitime son
indépendance.
►
Le 25 décembre, Gorbatchev, qui soutenait les revendications de
l'Azerbaïdjan quitte la scène politique et le Kremlin, et le drapeau tricolore russe
remplace le drapeau rouge soviétique. L'U.R.S.S. n'existe plus !!!
►
Le 28 décembre 1991, élection du premier Parlement et création de la
République du Haut Karabagh, avec pour Président, le dirigeant dashnag,
Arthur Meguerditchian.
A cette période il n'y avait encore, ni Président, ni Gouvernement.
C'est l'Assemblée qui gouvernait.
►
Dés le début 1991,
l'Azerbaïdjan lance des attaques à grande échelle contre
les villages arméniens. Ils utilisent, en outre, l'aviation et même la
marine basée dans la Mer Caspienne, pour bombarder la population civile, qui
manquait, d'approvisionnement, d'eau, de médicaments, d'assistance médicale.
Malgré leur supériorité numérique, les Azéris ont eut recours à des
mercenaires afghans, turcs, tchétchènes et des conseillers militaires
américains. Le Karabagh, lui a reçu l'aide de
l'Arménie et de la diaspora. L'attitude de la Russie au cours du conflit a
été pleine d'ambiguïtés.
Les deux côtés ont reçu l'aide russe.
En 1992, Robert Kotcharian, parvient à la tête du Conseil de Défense
de la nouvelle République du Karabagh, et réorganise avec l'aide du
Ministère de La Défense arménien, les forces armé&es du Karabagh.
Mais les troupes arméniennes par leur courage et leur détermination et leur
« don de soi » ont réussies à repousser les envahisseurs, et libérer les
territoires occupés.
Ce conflit est considéré comme une guerre civile, entre une minorité
nationale et le pouvoir central, alors que les Azéris aurait voulu le
présenter comme un conflit international entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie.
Ce qui d'ailleurs n'a été retenu ni par l'ONU ni par l'OSCE.
Les résolutions de 1993 parlent plutôt « d'avancées militaires » des «
forces arméniennes locales », sans désigner l'État arménien. Et nous, nous
parlons de « territoires libérés ».
Ce qui n'empêche qu'en réponse à « l'occupation » des terres arméniennes la
Turquie exerce dés avril 1993, un blocus avec l'Arménie.
L'Azerbaïdjan a été la première république musulmane de l'ex U.R.S.S.
reconnue par Ankara. Le président Demirel a dit en 1993 au journal Arménien
de Turquie : Marmara : « Je déclare ouvertement au monde entier que la
Turquie et l'Azerbaïdjan sont deux pays frères. Ils représentent une seule
nation ».
►
Le 12 mai 1994, un cessez-le feu est instauré, et met fin à cette terrible
guerre, qui a coûté la vie à 25.000 Azéris, et à 5.000 Arméniens, sacrifiés à
cette juste cause.
Ce qui confirme bien l'attachement des Arméniens à défendre leur terre.
Ils ont lutté avec courage pour maintenir intacte la flamme de la liberté.
880 bâtiments ont été détruits, 100.000 immeubles et maisons sont rendues
inhabitables, 600 écoles et institutions éducatives, 250 centres de soins et
hôpitaux, et la plupart des monuments de la zone occupée, sont mis à sac ou
détruits
Le KARABAGH actuel, qui n'a jamais fait, historiquement, partie de l'Azerbeidjan,
n'est qu'une partie du KARABAGH, mais nous sommes maintenant dans un pays
indépendant libéré du joug azéri et du joug soviétique, reconnue « de
facto » uniquement par l'Arménie. Le huitième du territoire de
l'Azerbaïdjan, une zone tampon plus grande que le Haut Karabagh, reste
occupée par les troupes arméniennes.
Le conflit reste toujours dans l'impasse. D'autant plus que la dislocation
de l'U.R.S.S., la guerre contre les Arméniens, l'enjeu pétrolier, ont
contribués a installer en Azerbaïdjan un islamisme radical dans cette
région, trop longtemps athée.
Durant le mois d'août 2004, le porte-parole du ministère de la Défense d'Azerbeidjan,
déclarait : « d'ici 20 à 30 ans, les Arméniens seront chassés de toute
la Transcaucasie, et il n'existera plus d'État appelé, Arménie ».
Le temps n'est malheureusement pas encore venu de fondre nos chars, pour
construire des moissonneuses. Il faut rester vigilant.
Heureusement la diplomatie a pris le relais, encadrée par le groupe de
Minsk, dont les coprésidents sont la France, la Russie et les U.S.A., et de
l'O.S.C.E.
(Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe), largement
soutenue par l'O.N.U., afin de rechercher une solution pacifique.
Le litige s'éternise parce que les enjeux géopolitiques sont importants. La
menace directe qu'a paru faire peser le conflit sur les perspectives
pétrolières compromettrait la sécurité des investissements (le front se
trouve à 30 Km de l'oléoduc Bakou - Tbilissi - Ceyhan). La Russie voudrait
garder son influence sur ce territoire, et les Américains voudraient ménager
la susceptibilité de leur allié turc et, s'imposer sur le Sud Caucase comme
ils l'ont fait en Georgie et en Ukraine.
La Turquie et l'Azerbeidjan exercent solidairement un blocus, en raison de
la crise du Karabagh, qui ne facilite pas les échanges commerciaux.
Cette guerre gagnée, a laissé des traumatismes, et une économie complètement
affaiblie. L'après-guerre est plus difficile à gérer que la guerre.
Il faut surmonter les lourdes conséquences d'une guerre destructrice, et
bâtir la paix.
La victoire militaire du Karabagh et, son indépendance de fait, ont dans la
conscience des Arméniens, une valeur symbolique porteuse d'une grande charge
affective.
Et là où une goutte de sang a été versée, repoussera une herbe encore plus
belle, encore plus verte.
Il reste aujourd'hui à gagner la guerre économique et culturelle qui sera
déterminante pour l'avenir du pays, aidée en cela par toutes les
organisations arméniennes de la diaspora, et aussi par les organisations non
arméniennes, qui apportent le soutien financier et moral au gouvernement.
A défaut de beaucoup de ressources, chacun fait face et s'accroche à cette
terre chèrement gagnée, en espérant une paix durable.
Aujourd'hui, seule une démarche pluraliste de reconnaissance des
différences, respectueuse des spécificités nationales pourra rétablir le
dialogue.
Le souhait du gouvernement, est de régler le conflit avec l'Azerbeidjan
d'une manière pacifique.
En effet, la loi soviétique du 3 avril 1990, autorisant la sécession en
U.R.S.S., et la proclamation de l'indépendance de l'Azerbaïdjan renvoie au
territoire de sa République de 1920, qui n'incluait pas le Karabagh, nous le
fait espérer.
Toute solution contraire aux légitimes aspirations du peuple arménien
deviendrait une source de nouvelles convulsions, et de troubles.
Notre résolution à vivre en tant que nation libre et souveraine sur nos
terres est, incontournable et irrépressible. Chaque pouce de ce territoire
porte l'histoire de nos pères. Aucun envahisseur ne pourra défaire leur
volonté farouche de vivre libres et indépendants sur cette terre du Karabagh,
à reconstruire.
D'ailleurs, pourquoi le peuple de l'Artsakh n'aurait-il pas le droit à la
liberté ?
▲ GENERALITES
La République du Haut Karabagh, est un
État pleinement constitué, qui
remplit tous les critères d'adhésion au Conseil de l'Europe. Il n'est pas
reconnu internationalement, mais a tout les attributs d'un pays indépendant.
Elle est reconnue « de facto » par l'Arménie.
Ses structures étatiques sont celles des États occidentaux, dont il s'est
inspiré pour rompre avec le communisme. Il n'a aucune reconnaissance
internationale, mais cela ne l'empêche pas d'exister, de se reconstruire et
de prospérer.
Depuis le 8 janvier 1992 elle a un gouvernement, et un parlement qui a
établit une Constitution et a adopté un drapeau spécifique le 2 juin 1992
et, un hymne national.
Le Président et le Parlement sont chacun élus pour cinq ans au suffrage
universel direct.
Élu Président du Karabagh par le parlement le 22 décembre 1994, Robert Kotcharian
est réélu le 24 novembre 1996.
Il a été le premier Président élu par le Parlement.
Il a accepté ensuite d'être Premier Ministre en Arménie en 1997.
Mr Arkady Ghoukassian (natif de Stépanakert) qui a été ministre des Affaires
Étrangères du Karabagh depuis le 23 juillet 1993, est alors élu Président,
le 1er septembre 1997, et réélu par le peuple au suffrage universel en 2002,
selon les critères d'une société démocratique, constatés par des
observateurs internationaux.
Le 3 février 1988, le Président Der Pétrossian qui se prononçait en faveur
d'un compromis équivalant à l'abandon du Karabagh, mais face à la crise et à
la déstabilisation dans le pays, annonce sa démission. Ce qui conduit à des
élections anticipées.
Robert KOTCHARIAN ( le Kharabaghtsi ) est alors élu Président d'Arménie.
La langue officielle est l'arménien, mais une certaine partie de la
population utilise encore un dialecte, qui était une certaine forme de
résistance, afin de ne pas utiliser les langues de l'occupant, le russe et
le turc.
La monnaie est la même qu'en Arménie : le dram, **.
Le salaire moyen est de **190 euros.
Les impôts directs sont de : 5 %
L'armée est forte de 15.000 hommes (10% de la population).
La religion est chrétienne appartenant à l'Église Apostolique, et à quelques
protestants
La population de 190.000 personnes en 1988, est de ** 150.000 en 2002, dont
55.000 à Stépanakert. Elle est en constante augmentation, due à la natalité,
d'une part, (on compte 3 mariages par semaine), mais aussi par les facilités
offertes à ceux qui désirent s'installer au pays. En 2003, 156 familles se
sont installées au Karabagh.
Un vaste programme de privatisation a été mis en place, en 1995.
Les petites et moyennes entreprises commencent à fleurir. Le gouvernement
encourage fortement l'installation d'entreprises plus importantes.
▲ ECONOMIE.
Le sous-sol est assez riche en cuivre, plomb, or, et en matériaux de
construction tels que le marbre, le granit et, le basalte.
Une mine a été remise en exploitation à Drembon. Elle emploie ** 1050
personnes.
Des douzaines d'entreprises ont été crées grâce à la participation
étrangère, en provenance des U.S.A., du Canada, d'Australie, de Russie, de
France et d'Italie.
Il ne faut pas oublier la diaspora qui selon la formule du Président
Ghoukassian : « Si l'Azerbaïdjan a le pétrole, les Arméniens ont la diaspora ».
La viabilité du Karabagh tient du passage de l'humanitaire, à une logique
d'investissement. D'ailleurs la loi prévoit une exonération d'impôt pour les
investisseurs.
Quelques usines ont été crées. Une usine de traitement de bois, des ateliers
de bijouterie, de taille de diamant, d'assemblage de montre, de haute
couture sur la soie (la robe de Miss Arménie, qui a été la Dauphine de la
Miss Europe 2005 a été élaborée au Karabagh), de tapisserie, d'une minoterie
qui fournit la farine utilisée à la production de la nouvelle usine de pâtes
alimentaires. Ainsi que de nombreux hôtels et restaurants, car le tourisme,
peut être une importante source de revenu.
L'économie principale, du KARABAGH, est pratiquement l'agriculture et
l'élevage.
Mais la mentalité, les moyens matériels, font une dissémination de la
production.
Neuf dixièmes de la population appartient au monde rural, dû en grande
partie à la distribution de terres gratuites ( 0,6 hectares par habitant).
L'agriculture représente la première source de rentrée dans les caisses de
l'Etat.
La production de blé bat d'année en année, tous les records de production,
étant excédentaire, il est exporté, de même que le tabac, malgré le problème
de l'irrigation, qui reste capital. La distribution est délabrée et,
provoque l'abandon de certaines terres
Le raisin, dont la qualité s'est améliorée, est de plus en plus cultivé car
il nécessite moins d'eau que le blé, alimente des usines vinicoles, et de
production d'alcools (vodka, eau-de-vie, et d'un cognac local, appelé
brandy)
Et, pour la première fois, depuis 30 ans, nous parlons d'exportation excédentaire
Il ne faut pas oublier l'apiculture qui commence à dépasser le stade
artisanal, pour exporter le miel (tout à fait naturel, du fait de l'absence
de pollution).
Ce qui n'empêche pas l'eau, et la commercialisation de nombreuses sources
d'eau minérale, très riche en fer qui a des vertus thérapeutiques.
Le Karabagh, n'ayant pas d'accès à la mer, dépend pour ses échanges
extérieurs de son infrastructure routière vers l'Arménie d'une part et, pour
relier les villages entre eux.
D'où l’intérêt de terminer au plus vite l'arête dorsale Nord /Sud.
En dehors des productions artisanales, le « ori » (alcool de mûres blanches)
est produit dans des établissements modernes, dans les normes européennes.
L'une d’elles, grâce au concours de tonneliers français, fabrique et vend
maintenant des fûts en bois de mûrier, afin de faire vieillir l'alcool dans
le même bois que l'alcool.
Ils y produisent aussi la vodka.
Les mûriers à soie, sont très nombreux mais, la production de la soie n'est
pas significative aujourd'hui, car alors, la Soierie du Karabagh employait
2500 personnes.
Tout le tissage s'effectuait sur le site, mais la teinture et le produit
fini était réalisé en Azerbeidjan, ce qui encore, privait le Karabagh des
profits importants.
L'élevage bovin, porcin et avicole, s'est beaucoup développé.
J'ouvre une parenthèse sur la qualité du porc, au goût incomparable et si
particulier du Karabagh qui n'a pas son pareil. Il est très souvent utilisé
pour les « khorovats », (grillades au feu de bois), accompagné de « touti
ori ».
▲
SITES ET MONUMENTS.
L'ancienne capitale du KARABAGH, CHOUCHI a été déplacée à KHANKENDI,
ancienne appellation de STEPANAKERT, distant de 10 Kms, où se trouve le
bâtiment présidentiel, les ministères et le Parlement.
Elle a été nommée, STEPAN.AKERT, du nom dirigeant communiste,
STEPAN CHAHOUMIAN. Né à Tiflis en 1878 il a été disciple de Lénine. Sa
bravoure et son nationalisme lui ont été fatals. Arrêté par les britanniques
à Krasnovodsk, avec 25 autres commissaires, il a été déporté dans les
déserts du Turkménistan et exécuté le 20 septembre 1918.
Parmi les Kharabaghtsis célèbres citons aussi un personnage illustre,
Joachim Murat, Maréchal de France, Roi de Naples, et puis, Rostom, l'un des
compagnons les plus fidèles, de l'Empereur Napoléon, et grand père de
l'auteur dramatique, Edmond Rostand. L'un et l’autre, étaient dit-on, du Karabagh.
CHOUCHI, la ville pittoresque au charme indéfinissable, nommée Chikakar au
Moyen Age, joint la présence du passé et, aussi la tristesse de la ville
martyrisée qui garde les stigmates de la guerre. Haute de 1800 m. elle
surplombe la capitale de 1000 mètres.
Pour y accéder nous empruntons la route dorsale Nord - Sud, vitale pour les
liaisons, et construite par les efforts conjugués du Fond Arménien, et de
toute la diaspora.
CHOUCHI, a été une forteresse construite en 1795. La ville alors reconnue
pour capitale des Khanats du Karabagh, et a été pendant des siècles un petit
joyau caucasien.
C'était alors un centre culturel, avec des imprimeries, donc des journaux et
magazines, un théâtre et un hôpital. Elle a été la 3ème ville la plus
importante du Caucase, après Tiflis et Bakou. Elle était surnommée « Le
Petit Paris Arménien ».
Elle était un joyau d'architecture, parcourue de ruelles, avec des petits
parcs de verdure, et de beaux immeubles anciens avec des balcons de bois
ouvragés.
D'ailleurs elle a été un haut lieu de villégiature de la nomenklatura.
En 1805, Ibrahim Khan pour ne pas céder aux assauts de Aga Mohamed de Perse,
demande la protection aux russes, qui ne l'annexent formellement qu'en 1812.
Au début du 19ème siècle, le KARABAGH étant devenu territoire russe, il y
régnait alors le calme et la prospérité.
La vie économique s'y est rapidement développée, avec la construction de
routes, d'écoles, et par la production de tapisserie, de joaillerie et de
soie.
Des soieries ont même été fournies au Palais de l'Elysée à Paris.
A cette époque on comptait dans la ville, 6 églises en activité, et 10
prêtres.
Les immeubles dévastés, les vieilles maisons en pierre avec des balcons de
bois ouvragés, vestiges de l'architecture arméno russe du XIX° siècle, des
bâtiments publics, des maisons de notables, en pierre et en bois, restent
encore un témoignage de ce qu'a
été cette ville.
Le cimetière arménien, dans lequel se trouve des pierres tombales du début
du 17ème et du 19ème siècles, est coupé en deux, par la volonté des azéris,
par une route qui la traverse. Le lieu est pris par les ronces, beaucoup de
tombes sont retournées, profanées, manifestement depuis longtemps, car il ne
faut pas oublier que CHOUCHI a déjà été le théâtre d'une bataille cruelle le
23 mars 1920, entre Arméniens et Azéris, entraînant le massacre de la
population arménienne de la ville.
Le couvent de Kusanah Vank constuit en 1816,
par la volonté de la famille Bahatriants, et qui était la plus vieille
construction de Chouchi, à été détruite pendant ces massacres et,
définitivement rasé par les autorités azéries en 1960.
Ces crimes haineux ont causés la mort de plus de 20.000 personnes.
Ils ont été commis par les Azéris et l'assistance du corps expéditionnaire
turc, en violation d'un accord entre le Conseil national du Karabagh et la
république démocratique d'Azerbeidjan.
CHOUCHI, dont l'église KAZANTCHETSTOS, dessinée par l'architecte Simon
Der Hakobyan désaffecté à la suite des massacres de 1920, elle a servie de
grenier à blé , puis de garage ; devenue
Q.G. azéri durant la guerre, a été le siège de violents combats. Les azéris,
y stockaient les armes et les munitions espérant se préserver des attaques
arméniennes.
Profitant de la situation élevée de la ville, ils pilonnaient, STEPANAKERT,
située à 11 Km à contre bas, sans répit avec les missiles Grad, semant la
mort et ravageant la ville.
Avec l'offensive arménienne du 8 mai 1992, Chouchi est reprise, et libérée.
Cette victoire écrasante a été le tournant décisif de la guerre. La prise de
la ville par les troupes arméniennes a eu lieu contre la volonté du
Président Der Pétrossian qui était en Iran pour négocier la paix. Mais
Robert Kotcharian, alors Président du Comité à la Défense, prend
l'initiative de lancer l'attaque, victorieuse, sans son aval.
Les ruines témoignent encore à la fois la violence des combats, et l'enjeu
que représentait la prise de CHOUCHI. Quant à l'Eglise, complètement
détruite, elle est aujourd'hui, reconstruite, et son clocher domine
fièrement la ville.
Elle reste une lueur d'espoir dans une ville meurtrie.
C'est le siège du Catholicos du Karabagh, le Monseigneur : Barkev
MARDIROSSIAN, qui dépend du Catholicosat de tous les Arméniens, qui
incarne l'unité spirituelle
Deuxième ville du Karabagh, elle comptait 40.000 habitants en 1920, et
aujourd’hui 4.000 habitants, vivent dans les immeubles réaménagés, et
redonnent une vie à la cité, en cours de reconstruction.
CHOUCHI, compte aussi deux mosquées perses du XIXe siècle, marquées par la
guerre, mais qui seront rénovées, ... par les Arméniens. C'est ce qui nous
distingue.
Si l'on veut respecter sa culture, il faut respecter celle de l'autre.
La Mosquée avec ses deux minarets a été préservée de la démolition par un
Arménien qui s'est interposé, pour ne pas la détruire, devant le tankiste
qui s'apprêtait à la pulvériser.
Un autre haut lieu du Karabagh, près du village de Vank, le monastère Saint
Jean Baptiste, de KANTSASSAR, qui reste la perle du Karabagh. Situé sur les
monts dominants la rivière Khatchénaget, a été un centre spirituel, et siège
du Catholicosat de l'Eglise jusqu'en 1815.
La traduction est : « Mont du Trésor », car il abriterait les reliques de
Saint Jean Baptiste sous l'autel, d'autres prétendent que cette appellation
serait en relation avec des mines d’argent qui seraient sous la montagne.
Il a été construit entre, 1216 et 1238, en tuf, (la pierre volcanique
locale), dont les couleurs varient du jaune, à l'ocre jusqu'au brun, au
sommet d'une montagne, dans un paysage forestier merveilleux.
Il a été inauguré en 1240, en présence de 700 religieux et de 120 laïcs.
Quand nous pensons aux difficultés de communications de l'époque, nous
comprenons l'importance de cette construction, lieu de pèlerinage.
Et s'il fallait une preuve que les terres étaient arméniennes, KANTSASSAR,
en est une.
Ici, comme en Arménie, les monastères n'avaient pas uniquement une fonction
religieuse, mais étaient aussi des centres culturels et politiques.
KANTSASSAR n'est pas en reste. Bien au contraire il a toujours été un centre
de résistance à l'occupation.
Le site a été le siège de violents combats. Le prêtre, Père Ohannès (Jean) a
même dû interrompre la messe et, sans hésiter prendre sa « kalachnikov » et
avec quelques personnes, afin de repousser et chasser les assaillants qui
montaient à l'assaut, appuyés par l'aviation. Une roquette encore plantée
sur le mur d'enceinte, en témoigne.
Une messe solennelle a été célébrée par Monseigneur Barkev le 1er
octobre
1998. Cette cérémonie ardemment souhaitée ,
n'était pas seulement une messe, mais un SYMBOLE de la continuité de notre
NOBLE combat pour la liberté. Après la cérémonie, Monseigneur Barkev, a fait
remarquer : " Depuis des dizaines d'années, on a essayé de briser la Foi des Karabaghtsis. Et aujourd'hui Kantzassar s'est relevé et a ouvert ses portes.
Demain d'autres monastères et d'autres églises feront de même. Dieu est
toujours avec nous; et nous nous sommes avec Lui, et je suis persuadé qu'un
avenir meilleurs nous attend".
Malgré la période difficile où on été prononcées ces paroles, le Monseigneur
voyait dans l'avenir un rayon de lumière, et il en était persuadé. Cette
célébration a été télévisée et diffusée dans de nombreux pays. Le
collaborateur de la télévision russe a déclaré: " Le peuple qui a
réussi à rouvrir une église dans ces conditions si difficiles, est
invincible". Le temps a prouvé la véracité de ces paroles et les cloches y ont à nouveau résonné après 60 ans de silence
forcé, preuve de notre renaissance et de la foi pour préserver notre
religion, notre culture et nos terres.
Un magnifique clocher octogonal, surplombe l'église, qui comporte de
magnifiques sculptures représentant des personnages de l'Ancien et du
Nouveau Testament. Sur la face ouest, un grand bas-relief de la crucifixion,
et des riches sculptures avec des motifs géométriques, inspirés du style
perse, et aussi des motifs de la nature :
* vigne,* raisins, * grenades ; et de la faune : ¤ aigles, et ¤ Paon, qui se
retrouvent souvent sur les édifices religieux arméniens du 13e siècle.
En haut du dôme, un bas relief, représentant les bienfaiteurs soutenant
l'église qu'ils ont fait édifier.
Au 17ème siècle, une enceinte de protection, et des cellules pour les
moines, ont été construites. Les travaux de reconstructions d'un séminaire
sont en cours.
L'intérieur est divisé en deux parties : « le gavit » qui est le parvis où
demeuraient ceux qui n'étaient pas baptisés, et la nef où se déroule la
messe, impressionnante de mystère et de sobriété. Il est à remarquer le
plafond ciselé en « nid d'abeilles ».
Une messe est célébrée tous les dimanches, avec la participation d'une
chorale.
D'autres sites restent encore à découvrir : je citerais simplement les
monastères de : DADI VANK et AMARAS.
DADI VANK, du nom de St Dadi, l'un des 70 disciples de l'apôtre Saint
Thaddée qui propageait le christianisme dans cette région. Le monastère
aurait été érigé sur sa tombe.
Il se trouve dans la région historique du Karabagh : le Kelbadjar. C'est un
complexe monastique datant du 1er siècle de notre ère, qui comprend la
Cathédrale proprement dite, l'Eglise de la Sainte Vierge, une chapelle et
des bâtiments servant de cellule pour les moines. Nous y parvenons par un
chemin escarpé, et c'est soudain l'apparition devant ces merveilles de
l'architecture médiévale. Malheureusement son état de conservation est
défectueux, malgré quelques réparations effectuées.
AMARAS,
est un monastère fondée au 4ème siècle par Krikor l'Illuminateur,(
ainsi nommé, car il a converti les arméniens au christianisme en 301).
Dévasté à plusieurs reprises , au 5ème siècle par les Perses qui voulaient
rétablir le paganisme en Arménie, puis restauré à la fin du siècle, à
nouveau saccagé en 640 par les Arabes, et reconstruit au 9ème siècle. Il fut
un centre culturel et religieux. C'était la première Eglise de l'Artsakh.
C'est là que Mesrob Machtots, le créateur de l'alphabet arménien, (entre les
années 401 et 405), a créé la première école et, y a enseigné à lire et à
écrire l'arménien. C'était jusqu'au 6ème siècle la résidence de
l'Archevêché. Sous l'autel, dans la crypte se trouve une sépulture de
pierres blanches polies où fut enterrée en 338, son petit-fils Grégoris.
Ceci est attesté par une inscription gravée en arménien sur le mausolée qui
est le plus ancien monument du Karabagh.
Le monastère est entouré de remparts et de 4 tours défensives à chaque
angle. Il servait de refuge pour les pèlerins, d'abri pour les caravanes et,
la population s'y réfugiait en cas de danger.
Mais aussi, AGDAM, la ville florissante essentiellement turque, qui comptait
avant la guerre 160.000 habitants qui est devenue un paysage de désolation
qui rappelle l'intensité des combats pour conquérir la ville, où se dresse
au-dessus des ruines et de la poussière, deux minarets mutilés mais
existants toujours. Agdam reste une zone tampon.
Ce très bref résumé devrait vous inciter à découvrir, cette belle contrée,
sa nature belle et sauvage, de fréquenter les Karabaghtsis, des gens simples
et généreux, et d'apprécier leur hospitalité.
Au nom de cette population martyrisée notre devoir est de les soutenir. Ils
ont besoin de savoir qu'ils ne sont pas oubliés. Leur sacrifice ne doit pas
être vain. Leur victoire est, une victoire pour la nation arménienne toute
entière qui doit restée unie et, une renaissance idéologique qui répond à
notre besoin de justice.
Ces territoires sont les nôtres, ils appartiennent à ceux qui y vivent
depuis toujours, et les menaces et les rodomontades des dirigeants azéris
n'y changeront rien.
▲
LES SYMBOLES
* La vigne, symbole du renouveau, passait pour une plante sacrée, et son
produit le vin pour la boisson des dieux. Elle était identifiée comme la
plante du paradis. Comme l'église elle a besoin de soins précieux. Le vin
tiré du raisin, est le sang de Dieu. Le patriarche NOÊ a planté pour la
première fois la vigne, dans la fertile plaine de l'Ararat, où il avait
débarqué après le Déluge.
* La grenade, est le signe de la fécondité et de la renaissance, car les
graines du fruit contiennent des pépins porteurs de nouvelle vie. Ouverte,
elle laisse apparaître, les grains unis ensemble, unis comme dans la
fraternité. Sa couleur, rouge rubis, est couleur du sang et du feu, comme le
feu de l'amour. Elle comporte 365 grains comme les 365 jours d'une année. Le
fruit de la Connaissance donné par Eve à Adam n'était pas une pomme mais,
bien une grenade.
* L'aigle : le roi des oiseaux, est celui de tous les oiseaux qui vole le
plus haut et qui ose regarder le soleil fixement sans se brûler les yeux, et
de plus il peut voir les deux côtés opposés. Avec son vol en altitude, il
devient l'intermédiaire entre le haut et le bas, entre le ciel et la terre
C'est le symbole de la lutte du bien contre le mal. Avec les ailes
déployées, il évoque la croix. Il tue le serpent, qui personnifie le Mal. On
comprend mieux pourquoi le christianisme a fait de l'aigle l'emblème de
Saint Jean l'Evangéliste
Avant la naissance du christianisme on lui attribuait une fonction de
messager divin, de porteur de Lumière. C'est un symbole de la Connaissance
des Mystères, lui conférant un pouvoir sur le monde, d'où les liens avec la
puissance royale.
* Le paon : en raison de la roue somptueuse que forment ses plumes de sa
queue est un symbole de la roue solaire. Il est donc dans la tradition
chrétienne signe d'immortalité. Sa chair passait pour imputrescible, symbole
du Christ au tombeau.
Et une croyance populaire considérait que son sang écartait les démons.
N.B.: * * Certaines données en chiffres peuvent avoir évoluées depuis cette
date.
Ch.G. Nigoghossian : * * 10 Octobre 2004
▲
PROPHÉTIE du PEINTRE
MARDIROS SARIAN( 1880-1972)
Après
l'époque de crainte et de persécution de Khroutchev, succéda l'époque de
Brejnev, un peu plus tolérante. C'est alors qu'un groupe d'intellectuels,
avec à leur tête Haïk Iskendérian,un architecte de renom, ont pensé que le
moment était favorable pour prôner une politique de changement et de
renouveau politique. Et malgré l'omniprésence de la police secrète ils ont
formé un parti: "Au Nom de la Patrie",
Alors qu'il était interdit de parler du génocide des Arméniens, le 24 avril
1965, poussé et encouragé par les initiatives de la Diaspora,célébrant le
50ème Anniversaire , ils ont décidé d'envoyer simultanémant avec des
dirgeants de l'Artzakh, une lettre ouverte aux dirigeants du Comité Central
à Moscou, pour leur exprimer le désir de réunir l'Artzakh qui avait été
séparé de l'Arménie, par les bons soins de Staline en 1923. Ils joignent à
la missive plusieurs dizaines de milliers de signatures émanant de personnes
de toutes couches sociales mais, pour avoir l'effet souhaité il leur fallait
en premier
lieu les signatures de personnes renommées, parmi lesquels BAROUYR SEVAG.
qui signe.
La célèbre cantatrice
KOHAR
KASPARIAN, signe en leur souhaitant une bonne réussite.
Puis l'artiste, le Maître MARDIROS SARIAN, qui lors de l'entretien , après
avoir attentivement écouté dit : "Je suis heureux d'entendre votre projet,
et je vais le signer, tout en pensant que cela ne servira à rien. On ne
reprend pas les terres avec des signatures, mais seulement avec les armes et
le sacrifice du sang. Pour vaincre , il faur être fort".
Quelques mois après, le triste résultat a été que tous les membres du groupe
ont été emprisonnés ou déportés combien les paroles du Maître ont été
prophétiques, car quelques décennies après, les Arméniens ont libérés leurs
terres occupées par les Azéris, aux prix de grands sacrifices .
Gloire et Honneur à ceux qui ont donnés leur vie sur les champs de
batailles.
Article de Rouben Hovaguimian, en mémoire de Haïk Iskendérian
▲
L’invention de l’Azerbaïdjan :
par Rouben
Galichian (*)
Lorsque en 1918, le
territoire situé au Nord du fleuve Araxe, est devenu indépendant, le nouveau
pays a été nommé : Transcaucasie de l’Est et Transcaucasie de Sud.
Mais le parti Musavat a œuvré pour faire modifier cette décision et, de le
nommer Azerbaïdjan. Ce nom n’a pas été inventé, mais « emprunté » à la
province iranienne d’Azerbaïdjan, située de l’autre côté de l’Araxe et
vieille de 2000 ans.
Cela a été fait dans l’intention d’englober la province iranienne, et
franchir un pas de plus vers la réalisation du panturquisme. Avoir une
ceinture de pays musulmans et turcophones de l’Asie Mineure jusqu’à la
Mongolie.
D’ailleurs , en 1946, soutenue par l’URSS, la faction démocratique de
l’Azerbaïdjan a tenté d’annexer la province iranienne, et même encore, en
1992, le Président de l’Azerbaïdjan, Eltchibey, a invité « les frères et les
sœurs du sud du fleuve Araxe » à se joindre à eux dans un Azerbaïdjan
unifié.
L’actuelle République
d’Azerbaïdjan se compose d’un mélange de Perses, d’Iraniens, de Kurdes, de
Talyches, d’Udis et de Lezguines (ces deux derniers sont les héritiers des
Albanais du Caucase) et de Seldjoukides et Mongols, généralement connus sous
le nom de Tatars. La langue est devenue le turc azéri.
Lorsque le territoire
a été nommé Azerbaïdjan en 1918, les habitants ont été nommé Azéris. Mais la
population qui est un mélange de race s’est longtemps appelée Tatars.
Nous devrions pour
faire la différence entre les deux populations appeler le habitants de la
République de l’Azerbaïdjan les > Azerbaïdjanais, et ceux habitants en Iran
les > Azeris.
Soutenu par le grand
frère turc, les Azerbaïdjanais continuent à effacer les traces de l’héritage
culturel arménien en détruisant les monuments arméniens, en profanant les
cimetières pour tenter de prouver que les arméniens n’ont jamais vécu dans
le Caucase Sud et que ce territoire appartient au patrimoine azéri. Ils ont
même nommé le territoire de la République Arménienne « l ’Azerbaïdjan
Occidental ».
C’est une forme de
génocide culturel.
Et, s’il ne fallait
qu’une seule preuve pour montrer que les territoires de l’Artsakh nous
pouvons citer les découvertes archéologiques très importantes de Dikranakert.
La propagande azérie est très caustique, et l’Arménie ne prend pas assez
activement le contre-pied de ces mensonges.
Les premières
plaintes adressées à l’UNESCO et à l’UE, l’ont été par des particuliers et
des organisations. Heureusement depuis 1978, la RAA (Recherche sur
l’Architecture Arménienne) sous la direction du Dr Armen Haghnazarian, a
recensé des milliers de monuments et khatchkars détruits et dont certains
ont disparu depuis. Les moyens mis à disposition sont trop faibles. Il
serait bon que le gouvernement réagisse en aidant effectivement la RAA ,
afin de préserver notre patrimoine culturel.
Rouben Galichian, né à Tabriz en Iran,
d’une famille immigrée de Van en 1915. Après des études à Téhéran, il va en
USA à Birmingham où il est agrégé de l’Université d’Aston .Dr Honoris Causa
de l’Académie des Sciences d’Arménie.
Dans cet ouvrage, face à la politique mensongère de la République de
l’Azerbaïdjan, il répond à la falsification de l’histoire, sur les faits
concernant, la nation, les terres et les monuments arméniens.
▲
KANTSASAR
du livre de Angela Sahakian : « Images réelles : P. 266 »
Le nom du village de
VANK (monastère en français) provient de sa proximité du monastère de
Kantsasar (Mont du Trésor).
Initialement et jusqu’au milieu du19e siècle, ce village était autour du
monastère, c’est ensuite qu’il a été transplanté vers le Nord.
Tout autant que le monastère, la population arménienne de Vank, ont eut
un rôle inestimable dans l’histoire du peuple arménien, car il n’a pas
eu qu’une fonction religieuse, il a aussi été un centre culturel et
politique.
Situé sur les monts dominants la rivière Khatchen, dans un site
imprenable, entouré de montagnes verdoyantes, il a été construit par le
grand Prince Khatcheni Hasan Tchalalian (Tchalal Dola) , de 1216 à 1238,
Il est considéré comme l’un des chefs d’œuvre de l’architecture
arménienne . Le monastère de Saint jean Baptiste de Kantsasar, a été
consacré en grande pompe en 1240 en
présence de 700 religieux et de 120 laïcs, ce qui dénote l’importance de
ce lieu de culte.
Dans les alentours on a trouvé des inscriptions gravées sur la pierre,
qui prouvent, qu’avant l’édification de ce complexe, il y avait des
constructions religieuses arméniennes. On y conserve les tombes de tous
les membres les plus importants de la lignée du Prince Hasan Tchalalian.
Chaque pierre tombale représente une curiosité très intéressante.
Parmi les dignes héritiers de ce prince, courageux et patriote, nous
comptons les célèbres personnalités du Karabagh, Henrik Boghossian,
titulaire des sciences médicales, Raffig Boghossian, historiographe,
Chahen Boghossian, son fils, Sergueï Boghossian, docteur en médecine, le
célèbre médecin Jora Haïrabedian, sa fille aînée, professeur en
médecine, Lida Haïrabédian, docteur en sciences technique, le professeur
Hamlet Ardémian, le directeur de la cimenterie « MIGA », Naïra
Mardirossian, chef du ministère l’armement, le commandant Mels
Tchilingarian, l’actrice Jasmine Aserian, la chanteuse Madelena Aserian,
L’industriel, Lévon, Haïrabedian, a entrepris, ces derniers jours la
réouverture de l’ancienne usine à bois, où travaille actuellement 150
ouvriers. Haïrabedian a non seulement ouvert des ateliers, mais il a
donné du travail à de nombreuses familles, offrant ainsi des situations
favorables aux jeunes, qui sont restés au village et ravivés les foyers
de leurs ancêtres.
Haïrabédian a également apporté son soutien aux familles des jeunes qui
se sont sacrifiés pour la patrie.
Le cours moyen de l’école de Vank a été dirigé durant de longues années,
par le très compétent pédagogue, le directeur Lazare Sarkissian.
Depuis 10 ans, elle est dirigée par une diplômée de cette même école :
Flora Bayramian.
L’école compte 250 élèves, parmi lesquels une trentaine ont de très bons
résultats.
Les plus hardis, les plus dévoués, les héros du village, se sont levés
dés le début, pour sauver leur terre ancestrale. Aucun azéri n’a pu
mettre le pied à Vank et l’occupation de Kantsasar par les azéris, est
restée une grande utopie, mais par contre le village a souffert des
bombardements.
Le 1er mai 2001, j’étais dans mon village natal. Ce jour, a été l’un des
jours les plus heureux de ma vie, lorsque venant de Stépanakert, ma
voiture est arrivée dans la vallée du fleuve « Khatchen ». Mais, cette
fois, le voyage m’a semblé différent, la route était plus agréable.
Lorsque je suis descendue de la voiture, j’ai entendu les sons de la
flûte et du tambour, qui se répandaient dans tout le village. Ils
provenaient d’un mariage.
Cette fois, je n’ai vu que des visages heureux, plein de confiance, de
disponibilité, d’espoir et de foi en l’avenir. Le village se réveillait
après, 10 ans.
Le Maire, Fetya Ohanian, a su disposer de toutes les valeurs humaines
dans sa ville natale. Il a préservé, tant bien que mal, ce qui existe,
et redonne quotidiennement la vie au village, chaque buisson, chaque
pierre lui sont familiers.
Le village compte 1 400 habitants.
En premier lieu, ils ont reconstruit les maisons bombardées, rénové
l’hôpital, amélioré l’état les rues. Lévon Haïrabedian est aussi
impliqué toutes ces activités, c’est pour cela que les habitants de Vank
lui sont, tout à fait, reconnaissants.
Espérons que les problèmes de canalisation d’eau potables seront
rapidement résolus.
Angela Sahakian
2001
Angela
Mnatsakyanian doctorante d’Arménie, spécialisée dans le Partenariat
oriental, la Russie et le conflit du Haut-Karabagh, démontre que
l’intégrité territoriale de la République d’Azerbaïdjan n’a rien de
commun avec la République d’Artsakh, car l’Artsakh (Haut-Karabagh) n’a
jamais fait partie de l’Azerbaïdjan indépendant, ni en 1918-1920 ni
après 1991.
Le
Haut-Karabagh est un conflit insoluble car les deux principes du droit
international se contredisent : le droit à l’autodétermination et le
droit à l’intégrité territoriale.
« Mais
le tableau semble différent car l’Artsakh – le nom arménien historique
du Haut-Karabagh – n’a rien à voir avec l’intégrité territoriale de
l’Azerbaïdjan, et je vais démontrer pourquoi.
Période pré-soviétique
L’Artsakh
fait partie intégrante de l’Arménie historique, il est mentionné dans
les œuvres de Strabon, Pline l’Ancien , Claude Ptolémée , Plutarque,
Dion Cassius et d’autres auteurs anciens. Les sources grecques antiques
appelaient la région Orkhistene .
En
revanche, l’Azerbaïdjan est un pays relativement jeune, qui est apparu
pour la première fois sur la carte politique en 1918 sous le nom de
République démocratique d’Azerbaïdjan (1918-1920). Il n’a jamais été
formellement reconnu par la communauté internationale ou par la Société
des Nations.
Au cours
de 1918-1920, 95 pour cent de la population du Haut-Karabagh étaient des
Arméniens, et ils ont convoqué leur premier congrès, qui a proclamé le
Haut-Karabagh comme une unité politique indépendante. Le pouvoir
législatif au Haut-Karabagh était exercé par les Assemblées des
Arméniens du Karabakh.
Entre
mai 1918 et avril 1920, l’Azerbaïdjan, soutenu par les unités militaires
turques, a commis des actes de violence et des massacres contre la
population arménienne du Haut-Karabagh.
Les
efforts du gouvernement azerbaïdjanais pour résoudre le problème du
Karabakh par des moyens militaires ont provoqué l’organisation de
l’autodéfense du Karabakh.
Peu de
temps après, des unités militaires de la République d’Arménie sont
venues secourir la population opprimée du Karabakh et libérer
complètement le Karabakh. Le 23 avril 1920, la neuvième Assemblée des
Arméniens du Karabakh déclara le Haut-Karabagh partie inaliénable de la
République d’Arménie.
Période soviétique
Le
30 novembre 1920, le gouvernement désormais soviétique d’Azerbaïdjan a
adopté une déclaration reconnaissant le Haut-Karabagh, le Zanghezour et
le Nakhitchevan comme faisant partie de l’Arménie soviétique . Le
4 juillet 1921, le Bureau caucasien du Parti communiste de Russie a
convoqué une réunion plénière dans la capitale de la Géorgie, Tbilissi,
au cours de laquelle il a de nouveau confirmé le fait que le
Haut-Karabagh appartient à la RSS d’Arménie.
Cependant, dans les nuits du 4 au 5 juillet 1921, une nouvelle décision
fut dictée par le dirigeant soviétique Joseph Staline, qui déclara : « En
raison de la nécessité d’établir la paix entre les musulmans et les
Arméniens… inclure le Haut-Karabagh dans la RSS c’est
une large autonomie régionale avec un centre administratif de Shushi,
inclus dans la région autonome.
Ces
faits démontrent que le Haut-Karabagh appartenait à la RSS d’Azerbaïdjan,
ni pendant la soviétisation de l’Azerbaïdjan ni après l’établissement du
pouvoir soviétique en Arménie lorsque Bakou a reconnu tous les
territoires contestés comme arméniens.
En
revanche, avec ou sans violations procédurales, la légitimité de ce
forum est sérieusement remise en cause.
La
décision du Bureau caucasien du Comité central du Parti communiste
russe-bolcheviks est un acte juridique sans précédent dans l’histoire du
droit international : le parti politique d’un pays tiers, sans pouvoir
ni juridiction légale, a décidé du statut du territoire du
Haut-Karabagh.
En 1988,
en réponse aux revendications d’autodétermination de la population
arménienne du Haut-Karabagh, les autorités azerbaïdjanaises ont organisé
des massacres et un nettoyage ethnique des Arméniens sur l’ensemble du
territoire azerbaïdjanais, notamment à Sumgaït, Bakou et Kirovabad .
Processus d’indépendance :
Le
2 septembre 1991, sur la base de la loi de l’URSS sur
les « procédures
de résolution des problèmes de la sécession d’une république fédérée de
l’URSS »,
une session conjointe des députés de tous les niveaux du Haut-Karabagh
et de la région de Chahumyan a proclamé la l’indépendance de la
République du Haut-Karabagh (NKR), qui a été renforcée par le référendum sur
l’indépendance du Haut-Karabagh, où 99,89 %
des participants ont voté « en
faveur »
de l’indépendance.
Le
18 octobre 1991, la République d’Azerbaïdjan a confirmé son indépendance
par l’adoption d’une « loi
constitutionnelle sur l’indépendance de l’État ».
Le même acte constitutionnel considérait l’établissement du pouvoir
soviétique en Azerbaïdjan comme une « annexion
par la Russie soviétique »
qui « a
renversé le gouvernement légal d’Azerbaïdjan ».
Ainsi,
la République d’Azerbaïdjan a déclaré l’établissement du pouvoir
soviétique à Bakou illégal et a rejeté tout l’héritage politique et
juridique soviétique.
Lorsque
la République d’Azerbaïdjan a rejeté l’héritage juridique soviétique en
1991, le sujet international auquel les territoires ont été adoptés en
1920 a cessé d’exister.
En
rejetant l’héritage juridique de la RSS d’Azerbaïdjan
de 1920-1991, la République d’Azerbaïdjan a perdu toutes les
revendications sur les territoires passés à l’Azerbaïdjan soviétique en
juillet 1921, à savoir le Haut-Karabagh.
Il est
important de souligner que le Haut-Karabagh et l’Azerbaïdjan sont
devenus indépendants selon la même loi soviétique interne, de sorte que
les bases juridiques de l’indépendance de ces deux républiques sont
équivalentes.
Étape
actuelle :
En 1991,
l’Azerbaïdjan a lancé une guerre contre le Haut-Karabagh, qui a duré
jusqu’en mai 1994, lorsque l’ Azerbaïdjan, le Haut-Karabagh et
l’Arménie, via la médiation de la Russie, ont signé un accord de
cessez-le-feu . Le fait que l’Azerbaïdjan ait
signé un accord de cessez-le-feu avec le Haut-Karabagh est la preuve que
le Karabakh était considéré comme une entité juridique distincte.
Pendant
toutes ces années, les autorités azerbaïdjanaises, disposant de toutes
les ressources nécessaires et d’un partenaire militaire permanent (la
Turquie), ont continué à violer l’accord de cessez-le-feu.
Les
affrontements frontaliers se sont transformés en guerres à l’été 2014,
et en avril 2016, les deux fois, les activités militaires ont été
stoppées par la médiation de la Russie.
Le
27 septembre 2020, l’Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie et avec la
participation de combattants terroristes étrangers, a lancé une nouvelle
guerre contre l’Artsakh. Des milliers de soldats des deux côtés ont été
tués avant que le cessez-le-feu ne soit conclu.
Pourtant, maintenant, la République d’Artsakh n’a plus de statut, et il
n’y a aucune garantie réelle que les Arméniens d’Artsakh ne seront pas
confrontés à un nouveau nettoyage ethnique,
par Jean
Eckian le
dimanche 12 septembre 2021
© armenews.com 2021
▲ |
|