LE KARABAGH - Historique
La Baronne Cox révèle les vraies
motivations de Bakou
Membre de la Chambre
des lords britannique la Baronne Caroline Cox a livré des remarques à la
Chambre des lords pendant un débat sur les relations du Royaume-Uni avec
l’Azerbaïdjan et son rôle au Sud Caucase.
(Session du 6 novembre 2012 à la Chambre des Lords)
« J’ai visité la région 78 fois, beaucoup pendant la guerre contre le
Nagorno Karabagh. Je regrette que ma contribution à ce débat soit
impopulaire, parce que c’est une critique de l’Azerbaïdjan, mais c’est basé
sur le témoignage immédiat » a dit la Baronne Cox.
« J’ai visité l’Azerbaïdjan en 1991, quand j’ai rencontré en ce temps-là le
président et des chefs politiques. J’ai été inquiété par l’engagement
explicite à la purification ethnique des arméniens du Nagorno Karabagh. J’ai
aussi visité le Karabagh alors et ai rencontré des Azéris vivant dans les
maisons qui avaient récemment appartenu aux arméniens qui avaient été
expulsés par la politique de l’Azerbaïdjan, Opération Anneau, dans lequel
des villageois arméniens ont été entourés par les troupes Azéris qui les ont
tué, torturé et ont conduit des villageois hors de leur terre » a-t-elle
continué.
« Les arméniens ont été les premières victimes car ils avaient déjà été des
victimes de massacres à Bakou et Sumgait. Puis l’Azerbaïdjan s’est lancé
dans une guerre grandeur nature. J’ai été témoin de 400 missiles GRAD qui
quotidiennement pleuvaient sur la capitale du Karabagh, un bombardement
aérien de maisons civiles avec des bombes de 500 kilogrammes. J’ai aussi été
témoin de crimes de guerre commis par l’Azerbaïdjan sur des civils arméniens
au Karabagh, comme le massacre à sang-froid de villageois à Maragha. J’étais
là dans les heures qui ont suivies et ai vu des cadavres dont les têtes
avaient été sciées et brûlées, des corps mutilés. J’ai visité Khojaly et
peux témoigner que les événements tragiques ne peuvent pas être dépeints
comme le fait l’Azerbaidjan comme un massacre d’Azéris par des arméniens.
Des journalistes indépendants et l’ancien Président Mutalibov d’Azerbaïdjan
sont publiquement venus à la même conclusion » a précisé Caroline Cox.
Elle a aussi noté que la prise par les forces arméniennes de territoires
entourant le Nagorno Karabagh n’était pas le fait de vouloir conquérir des
terres de façon agressive mais essentiellement une question de survie, car
ils étaient employés comme des bases pour le bombardement constant de villes
et des villages à l’intérieur du Karabagh. « J’étais là quand un
cessez-le-feu a été violé par l’Azerbaïdjan, avec une reprise des
bombardements de la part de bases Azéries sur ces terres » a-t-elle dit.
Elle a précisé que le cessez-le-feu de 1994 est précaire en raison de la
politique d’hostilité de l’Azerbaïdjan et a évoqué pour l’illustrer
l’affaire Safarov.
« Depuis 2006, l’économie de l’Azerbaïdjan, avec ses énormes réserves
pétrolières et de gaz a presque triplé à 62 milliards de $. Peux-je demander
au Ministre la justification par l’UE d’octroyer 19,5 million de $ à un pays
si riche ? » s’est étonné la Baronne Cox qui a précisé que l’Azerbaïdjan
avait multiplié par 20 son arsenal militaire.
Finalement la Baronne Caroline Cox a mentionné le rapport inquiétant de
l’Azerbaïdjan quant aux droits de l’homme, en particulier à la liberté de la
presse et la liberté religieuse. “ « Aucun pays n’a un intérêt avec d’autres
pays, seulement « des intérêts » et nous avons des intérêts pétroliers en
Azerbaïdjan » a-t-elle souligné.
« L’Azerbaïdjan verse des fonds massifs dans la propagande, disséminant des
images positives de son progrès en essayant d’empêcher l’accès au Karabagh
en intimidant les potentiels visiteurs qui veulent voir la situation de
leurs yeux. Après une de mes visites ces récentes années, un article est
paru dans un journal Azéri titrant « Tuer Cox ! ». Les parlementaires
visitant l’Arménie reçoivent des lettres des autorités azéries menaçant de
les placer sur une liste noire s’ils visitent le Karabagh. On ne permet pas
toujours à l’Ambassadeur de Grande-Bretagne de visiter le Karabagh, bien que
les représentants politiques et diplomatiques d’autres nations fassent
ainsi. (...) Je regrette profondément d’avoir eu à faire un discours si
critique. Bien sûr, je peux être accusé de partialité, mais si ma
contribution est partielle, c’est précis, basé sur le témoignage immédiat et
corroboré par beaucoup de sources indépendantes. J’espère qu’il est utile de
mettre en lien quelques-uns des aspects souvent indicibles de la situation,
parce que la recherche d’une paix juste et durable peut seulement être basée
sur la compréhension de la réalité historique et contemporaine dans toute sa
complexité multi facette » a-t-elle conclu.
Publié dans ARMENEWS
mardi 13 novembre 2012,
Stéphane ©armenews.com
sources :
http://asbarez.com/106404/baroness-cox-reveals-baku%E2%80%99s-true-motives/
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