Le 24
avril 1915 quelques 800 intellectuels arméniens furent arrêtés à
Constantinople et conduits vers la mort. C'était le début des rafles
et de ce qui allait devenir le premier génocide du 20éme siècle,
perpétré dans tout l'Empire ottoman par les autorités de l'époque.
Parmi les victimes le Révérend Père KOMITAS. Né en 1869 et orphelin
dès l'âge de 12 ans, le jeune Soghomon Soghomonian commença ses
premières études musicales et religieuses au Séminaire du Saint
Siège d'Etchmiadzine en Arménie où, lors de son ordination, il prit
le nom de KOMITAS. Il perfectionnera plus tard son instruction
musicale auprès des maîtres allemands à Berlin. Il est admis
aujourd'hui comme l'un des plus grands génies du peuple arménien.
Musicologue, découvreur et promoteur de la musique classique
arménienne mais aussi sensible à celles des peuples turc et kurde,
il séduit Claude Debussy qui le considérait comme un compositeur
exceptionnel.
Au cours de sa carrière musicale, KOMITAS a notamment recueilli,
dépouillé, harmonisé, les chants populaires qu'il découvrait en
parcourant les provinces de l'Arménie occidentale et qu'il fit
interpréter sous sa direction, par les chœurs des Concerts Lamoureux
en 1906, à Paris,
L'intervention personnelle de l'ambassadeur des Etats-Unis en
Turquie valut la vie sauve au Père KOMITAS mais la vision des
horreurs des massacres et des déportations lui avait fait perdre la
raison.
Conduit à Paris, à l'Hôpital psychiatrique de Villejuif où ses amis
espéraient le voir guérir. il mourut en 1935. Le Révérend Père KOMITAS ne retrouvât
jamais ses esprits.
Le 24 avril 1915 avait marqué l'arrêt de son
existence consciente et de sa créativité. |
Il y a maintenant plus de 20 ans, la
communauté arménienne de France par la voix de son Eglise sollicitaient la
Mairie de Paris pour l'érection, dans la capitale, d'un monument en souvenir
des victimes du génocide de 1915.
Le premier élan fut donné par Monsieur Jacques
Chirac alors Maire de Paris, mais les aléas des relations politiques
entre la France et la Turquie repoussèrent jusqu'en 1997 la relance
du projet. Les efforts conjugués de l'Eglise apostolique arménienne,
du Comité du 24 avril devenu ensuite le CCAF, de l'ensemble de la
communauté, des maires successifs de la capitale, mais aussi des
hommes politiques français épris de justice permirent cette
reconnaissance.
La figure emblématique du Révérend Père KOMITAS symbolisera ce drame
barbare, encore nié par la Turquie moderne, qui fit 1 500 000
victimes. Pour le 24 avril 2003 sa statue en bronze, haute de six
mètres avec son socle, œuvre du sculpteur David Yerevantsi, sera
érigée place du Canada à Paris avec le soutien du Catholicos suprême
de Tous les Arméniens, du Président de la République française et du
Président de la République d'Arménie, du Maire de Paris. |
Un site prestigieuxPlace du Canada |
A cet emplacementA cet emplacement prestigieux au cœur de l'une des grandes capitales
du monde, entre Seine et Grand Palais, à proximité immédiate de la
Cathédrale arménienne, KOMITAS aura pour seuls voisins les monuments
à CLEMENCEAU, La FAYETTE, Simon BOLIVAR libérateur de l'Amérique du Sud,
Winston CHURCHILL et au Général de GAULLE.
Cette œuvre, à l'honneur de tous les Arméniens du monde,
sera aussi leur contribution à la lutte contre tous les génocides et
à la mémoire de toutes les victimes.
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Présentation de la statue
Sur un socle de 2,00m. de hauteur, réalisé en pierre blanche de
Saint Maximin, la statue du Père KOMITAS aura 4,00m. de hauteur.
Elle sera réalisée en bronze avec une patine de finition vert-antique.
- le Père KOMITAS, figure essentielle du monument, c'est l'hommage
rendu aux victimes du génocide, et leur souvenir perpétué,
- le KHATCHKAR, croix de pierre arménienne, sur lequel s'appuie le
Père KOMITAS, représente l'âme chrétienne du peuple arménien,
- et enfin l'enfant qui sort du corps du Père KOMITAS, c'est la
résurrection et le renouveau de ce peuple martyr.
PRESENTATION DE L'ARTISTE -
DAVID EREVANTZI (BABAYAN)
David Erévantzi est né en 1940 à Erevan en Arménie. Dès son jeune
âge, il est formé dans un atelier de joaillerie et de gravure sur
métal à (1956-1959). Par la suite, il entre à l'Ecole Terlemezian
des Arts Décoratifs à Erevan (1963 à 1968) afin de compléter ses
connaissances da domaine de l'art plastique.
Ses formations pluridisciplinaires l'ont amené à créer des oeuvres
variées dans la technique et le matériau. Sa bonne maîtrise des
spécifiques lui donne une richesse d'expression et de création
artistique.
Ses premières expositions datent de 1965. Ses oeuvres figurent dans
les musées d'Arménie, de Bulgarie, de Russie, de Tchéquie et de
France. (Musée de l'hôtel de la Monnaie, Musée des Arts décoratifs
de Paris).
David Erévantzi a réalisé des objets d'art dont la taille va de la
simple médaille en métal aux sculptures monumentales en pierre.
Utilisant tour à tour de la céramique, la peinture et l' estampe, il
réalise une expression artistique originale permettant une synthèse
très personnelle entre les vieilles traditions de l'art et de
l'artisanat arméniens et la modernité, occidentale.
Parmi ses réalisations en France, il faut citer :
- L’œuvre de la Fondation Fringhian au château
Boursault.
- Le bas-relief de la façade de l'immeuble - rue Rouget de L'isle
- La porte sculptée de l'Eglise arménienne d'Issy-Ies-Moulineaux
- L’œuvre d'amitié Franco-Arménienne à Issy-Ies-Moulineaux
- La sculpture commandée par la Ville des Lilas (Seine-Saint-Denis).
- Le monument en hommage aux victimes du génocide arménien au
cimetière de la Ville des Lilas.
David et Yervant Berbérian
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