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TAGHITIANTZ &  STEPAN NAZARIANTZ 

 

Deux écrivains arméniens du début du 19ème siècle :

MESROP TAGHITIANTZ (1803-1858) naquit à Erevan. Très jeune, il mena une vie errante. Il est en Inde en 1823; Il entre au Bishop's Hotel de Calcutta comme étudiant en 1926 et plus tard, y devint professeur.
En 1830 il va à Tchouga (Perse) puis à Tauris (1836) et finalement Constantinople (1838). L'année suivante, il retourne au Bishop's Hotel, ensuite il ouvre une école privée, et dirige un journal L'Azgassér, de 1845 à 1852. C'était un écrivain fécond produisant avec une grande facilité, mais sa vie ballottée, d'aventure en aventure, le voua à une vie misérable. Il a laissé les oeuvres suivantes, toutes en langue classique :

Histoire de l'Inde ancienne jusqu'à l'Invasion musulmane (1841); Histoire des Perses (1846);
le Voyage de Mesrop Taghitiantz (1847) sorte de géographie de l'Ararat et des provinces environnantes;
Le Perroquet de Taghitiantz (1847) recueil de poèmes. Elégie sur la mort de Takouk Taghitiantz, sa femme.
(1837)

L'oeuvre qui donne une idée complète du talent de Taghitiantz, c'est Sos et Sondipi (1847), poème bucolique épique. Les deux romans suivants offrent les caractéristiques les plus pertinentes de sa prose :

Le Roman de Vartkés: le passage de Movsés Khorénatsi où il est question de Vartkés, prince des Douht.

Ces deux ouvrages appartiennent au genre dit 'roman d'aventures'. Il est étonnant que ni l'un ni l'autre n'aient attiré particulièrement l'attention des critiques arméniens; personne n'a remarqué qu'ils ont été les premiers romans arméniens. Le style est généralement sobre, les types curieux et l'intrigue intéressante.

STEPAN NAZARIANTZ (1812-1879) Etudia à l'Université de Dorpat, puis fréquenta celle de Kazan.
Professeur à l'académie Lazarian, de 1849 jusqu'à sa mort, il publia de 1858 à 1864 la revue Hussussapaïl, avec une courte interruption. Comme on le lit dans sa déclaration publiée à Moscou (30 mai 1857), cette revue avait pour buts de généraliser l'emploi de l'arménien moderne et de jeter un pont intellectuel entre les Arméniens et les Européens, en vue d'établir des relations culturelles entre eux.

Ayant voulu écrire dans un style plus proche de l'idiome parlé, Nazariantz fut le principal promoteur du développement de l'arménien oriental. Il eut aussi le mérite d'avoir introduit chez ses compatriotes l'esprit de critique impartial, courageux et indépendant pour signaler les défauts du peuple et stigmatiser son indifférence à l'égard de la chose publique et de l'éducation nationale. Enfin, c'est dans Hussussapaïl que se manifestèrent pour la première fois trois poètes: Nalbantian, Kamar-Katiba, et Chahaziz, précurseurs de la renaissance des Arméniens orientaux.

Source: HISTOIRE DE LA LITTERATURE ARMENIENNE, Des origines jusqu'à nos jours. de H. THOROSSIAN,
répétiteur à L'École Nationale des Langues Orientales, Publiciste et membre de l'Association des Journalistes parisiens.
Paris.