Je suis breton d'origine,
de Locmiquélic, petit port du Morbihan.
J'ai épousé il y a 43 ans
une jeune et belle arménienne née en France de parents nés dans l'empire
ottoman et qui ont fui la Turquie.Nous avons vécu en Bretagne jusque l'an
2001 dont 35 années à Lannion (22), actuellement nous sommes dans le sud
où nous sommes venus nous mettre au service d'une Communauté religieuse.
Depuis notre
rencontre je me suis intéressé puis attaché à l'histoire de l'Arménie
avant et pendant l'empire ottoman, ma première lecture a été "Vartanank"
et ensuite différents livres sur le génocide. Mon premier vinyl de chants
et danses arméniennes du festival de Baalbeck enregistré au Liban m'a
conquis pour la musique arménienne. Il y a eu ensuite la découverte de la
musique religieuse avec les moines de St Lazare de Venise, la liturgie de
l'Eglise Apostolique Arménienne rue Jean Goujon, les passages lors de
voyage à Paris à la Librairie Samuelian rue Monsieur Le Prince, les livres
sur les enluminures des Evangiles Arméniens, les sites internet arméniens,
juste en passant je relèverai la cuisine arménienne que nous retrouvions
avec délice quand nous allions en famille.
J'ai été pris et je le
suis toujours par ce qui concerne la question arménienne. L'Arménie a été
pour moi jusqu'il y a très peu de temps l'histoire de l'Arménie Ottomane
et de la diaspora. Il y a deux ans nous avons été amenés à rencontrer des
arméniens arrivés en France en provenance de la République d'Arménie.
Cette rencontre m'a permis de me rendre compte que l'histoire des
Arméniens de la Diaspora et celle de ceux de la République n'étaient pas
la même.
Dans le premier cas,
j'avais appris à connaître des apatrides, soufrant de l'exil et de la
patrie perdue, qui se sont intégrés dans leur pays d'adoption.
Dans le deuxième cas j'ai
découvert des immigrés venant d'un pays qui a une réalité territoriale et
qui viennent chercher un meilleur niveau de vie, tout en restant rattachés
par un cordon, notamment télévisuel, au "chez nous" .
Ce fut l'occasion de
m'intéresser à la République d'Arménie, le petit reste de ce que fut la
Grande Arménie. Actuellement j'achève la lecture du livre "Un acte
honteux" de l'historien turc, j'ai avalé le roman historique de Siboué
"Erevan" et pour mieux comprendre ce qui a conduit l'empire ottoman au
génocide des arméniens je m'attaque au livre d'Yves Ternon " Les
Ottomans".
En Septembre 2008 nous
sommes allés en Arménie avec la paroisse arménienne de l'Eglise
Apostolique de Paris pour la bénédiction du Saint Chrême à Etchmiadzine.
Ce voyage nous a permis de visiter quelques Eglises et monastères, de
prendre conscience de la pauvreté dans ce pays et du contraste étonnant
d'une certaine catégorie sociale manifestant ostensiblement sa richesse.
Voilà où j'en suis de ma
relation avec l'Arménité, je ne suis pas arménien de naissance mais je
crois avoir contracté un "virus arménien" dont je ne souhaite pas guérir.
Ceci peut expliquer
peut être pourquoi je fus si bouleversé par les paroles de Roger HEKINIAN,
ce qui m'a conduit à accoucher de ce logo. Je souligne que je n'ai pas mis
dans le logo "Arméniens de Bretagne" mais " Arménie en Bretagne", Menez
Ararat étant ce petit territoire où l'Arménie a été éxilée et sur lequel
les graines de l'arbre de la mémoire se sont enracinées lui permettant de
continuer à fleurir et de porter du fruit.