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Par Rosie Malek-Yonan – le 12 mars 2008
Traduction Louise Kiffer
Los Angeles, CA. Avec l'attention du monde fixée sur les champs de bataille de Belgique et de France sous le masque protecteur de la Première Guerre Mondiale, l'extermination systématique des Assyriens, des Grecs Pontiques et des Arméniens de la Turquie Ottomane fut réalisée par le Sultan Abdul-Hamid II et les "Jeunes Turcs", Enver Pacha, Talaat Pacha et Djemal Pacha, le type même du premier génocide du XXème siècle .
Aujourd'hui, en Turquie, discuter ouvertement ou écrire au sujet du génocide ou de l'holocauste sont pénalisés par une lourde condamnation y compris l'emprisonnement. La crainte instillée dans la société turque est mise en œuvre par un effort de dissimuler un chapitre sombre, datant de presque un siècle, de son passé ottoman..
Alors que la liberté d'expression et de dialogue non censuré au sujet de ces génocides sont complètement supprimés, le dialogue se déroule lentement partout ailleurs dans le monde libre démocratique et l'occident. Pas plus tard que la semaine dernière, un tel dialogue a été diffusé sur les ondes de la Radio Nationale d'Australie.
J'étais invitée par un producteur d'ascendance turque pour parler des Assyriens et du Génocide assyrien sur le Program Triple J du réseau de la Jeunesse Nationale de l'Australian Broadcasting Corporation.
En tant qu'Assyrienne, je trouvais très encourageant d'avoir reçu une invitation d'un producteur turc pour parler d'un sujet qui est virtuellement tabou et illégal dans son propre pays.
Mais comme je le soupçonnais, en peu de temps l'inévitable s'est produit.
Selon ce qui est devenu un comportement commun et prévisible, des pirates turcs ont, encore une fois attaqué le site web de mon livre. Ce dernier incident a suivi de près l'émission radio de la semaine dernière. C'est la cinquième attaque semblable sur le site web de Crimson Field (Champ Pourpre, ndt), un livre que j'ai écrit sur le Génocide assyrien.
Si la série d'agressions de ces derniers mois par les hackers turcs contre les sites web assyriens, y compris celui de la Assyrian Academic Society, a pour but d'empêcher les Assyriens de parler ouvertement du Génocide, cette tactique de la part des hackers est futile.
Les Assyriens d'aujourd'hui ont toujours en tête les souvenirs et les blessures de leurs pertes. Et pourtant, on s'attend à ce qu'ils restent tranquilles. Si cette attente n'est pas satisfaite, ils affrontent des demandes agressives et des manœuvres d'intimidation pour se taire. La nation assyrienne ne gardera jamais le silence.
La politique de terreur et la brutalité n'obligeront pas une nation à garder le silence alors que les deux tiers des Assyriens ont été assassinés au cours du génocide et du nettoyage ethnique de masse orchestré par le gouvernement ottoman pendant la première partie du 20ème siècle.
Ce que je trouve inexcusable est que des membres convenables de la société, irrespectueux de l'ethnique, demeurent complaisants par une attitude consistant à ne rien faire, contribuant ainsi au cycle de fanatisme et de haine à l'égard de la question des génocides assyriens, non seulement du siècle dernier, mais aussi de la violence en cours envers cette nation particulièrement en Irak depuis le début de la guerre de 2003.
Rosie Malek-Yonan (www.rosiemalek-yonan.com) militante assyrienne, actrice et auteure de "The Crimson Field" est une avocate franche des questions concernant sa nation, dirigeant en particulier l'attention sur le Génocide assyrien ainsi que sur la détresse actuelle des Assyriens du Moyen Orient depuis l'invasion de l'Irak en 2003 par les Etats Unis et ses Forces de coalition.
Un tour de force, The Crimson Field est un roman littéraire formidable et hardi et un récit historique avec d'énormes implications. Sans compromis, et à toute épreuve, il est basé sur des événements réels et de vraies chroniques familiales, avec comme toile de fond le Génocide assyrien de 1914-1918.
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