Expédition menée par :
- CENTRE DE RECHERCHES ET DE PLONGEES SOUTERRAINES de
MARSEILLE
- GROUPE DE RECHERCHES D’ARCHEOLOGIE SOUS-MARINE de
MARSEILLE
- « AYAS » CLUB NAUTIQUE D’EREVAN
- ACADEMIE DES SCIENCES D’ARMENIE - ( INSTITUT DES
SCIENCES GEOLOGIQUES et INSTITUT D’HYDROGEOLOGIE ET D’ICHTHYOLOGIE)
- ETE 2010 -
Lieu magique de l’Arménie pour sa lumière,
son silence, son immensité et son histoire, le lac Sevan reste
mystérieux malgré les nombreuses études menées par les diverses
Institutions. Si son environnement a été investit par les
populations voisines pour l’agriculture, la pêche, la chasse, le
tourisme, le contexte subaquatique du lac reste pratiquement
inconnu de l’homme.
C’est sans aucun doute, le dernier espace qui reste encore à
explorer et à découvrir en Arménie.
LE LAC SEVAN
Ce lac d’eau douce se trouve en Arménie et il
occupe une surface de 1250 km², soit 5% de son territoire. Il
est 2 fois plus grand que le lac de Genève et il est entouré de
montagnes hautes de 2500 m à 3000 m. Il s’étale sur 75 km de
longueur pour une largeur maximum de 57 kms à près de 1900 m
d’altitude et sa profondeur maximum est de l’ordre de 85 m. Au
cours de ces 50 dernières années, le lac a connu une baisse
significative de son niveau suite à l’utilisation intensive de
ses eaux pour l'irrigation des terres et à l'approvisionnement
des centrales hydroélectriques. De nouvelles mesures ont été
prises, notamment la construction d’un canal dérivant les eaux
de la rivière Arpa vers le lac, ce qui, ajouté aux bonnes
pluviosités de ces dernières années, contribuent au rehaussement
de son niveau.
La pollution et l’eutrophisation du milieu aquatique entraîne
des problèmes de qualité biologique qui se répercutent sur la
biodiversité du lac. Dans un passé proche, le lac Sevan recelait
des espèces rares de poissons dont une truite, appelée «
ischkhan », qui était réputée pour sa chair si délicate. Sa
pêche faisait vivre toute une partie des riverains mais sa
raréfaction, due sans doute à la pollution des eaux, a entraîné
une règlementation sévère de la pêche.
Une des espèces
de poisson que l’on trouve dans le lac (Photo S. Kojayan)
Dans l’eau trouble du lac, la
pollution humaine la plus visible (Photo C. Touloumdjian)
Toutefois, les causes de la modification importante de la
biodiversité sont peu évidentes compte tenu de l’absence
d’observations in situ, de documents photographiques et de
vidéos subaquatiques. Aussi, il s’avère absolument nécessaire de
mener une campagne de plongée visant l’étude de la faune, de la
flore et des fonds, permettant de mieux connaître le lac Sevan.
SITUATION ACTUELLE
La plongée subaquatique n’est pas développée en Arménie pour
diverses raisons, notamment à cause des conditions
atmosphériques qui n’offrent que 4 ou 5 mois de fréquentation de
cette zone balnéaire et touristique. La température du lac
occasionne des noyades qui engendrent des peurs et des phobies.
De plus, en profondeur, elle est de 3°C à 9° C en été, ce qui
est également un frein aux plongées subaquatiques
Actuellement, la situation économique dans laquelle se trouve le
pays, empêche toute idée de développement de la plongée,
discipline qui réclame l’utilisation d’un matériel onéreux et
des connaissances bien particulières mêlant le sport, la
physiologie, le matériel et l’environnement. Toutes ces raisons
sclérosent encore plus le développement de la plongée
d’exploration et les études qui peuvent s’y rattacher.
Aussi, on ne peut noter que la présence d’une petite poignée de
plongeurs actifs, aux moyens très limités compte tenu de
l’absence de matériels adéquats, de compresseurs, d’embarcations
et de la température de l’eau.
De nombreuses études ont été menées sur le lac Sevan mais elles
ne comportent pas de rapports et de comptes rendus sur des
investigations subaquatiques et si elles existent, elles sont à
rechercher sans doute, dans les archives de l’ère soviétique. Il
en est de même pour les documents photographiques et vidéo.
Les rares photos subaquatiques du lac ont, principalement été
faites par le plongeur français, Stéphane KOJAYAN.
PROJET
L’idée de monter une expédition de plongée en Arménie est née
suite à une mission exploratoire de 6 jours menée
personnellement par Claude Touloumdjian. Ce voyage a permis de
faire un état des lieux succinct et d’observer le peu de
connaissances concernant le domaine subaquatique arménien et en
particulier, celui du lac Sevan. Le faible nombre de plongeurs,
évalué entre 6 et 10, le manque de moyens matériel (2
compresseurs d’air et une douzaine de bouteilles, détenus
principalement par les pompiers pour effectuer des recherches de
disparus), le manque de technicité font que le lac n’est pour
ainsi dire pas connu.
SUR LE PLAN SCIENTIFIQUE
L’exploration du lac vise à évaluer la somme d’investigations à
mener dans diverses orientations scientifiques qui se résument
en :
- des Observations sur la Faune et la Flore
L’étude de la faune et de la flore réalisée jusqu’à présent par
des prélèvements depuis des embarcations mériterait certainement
d’être complétée par des observations directes par plongées et
au moyen de photos et de vidéos subaquatiques.
Des écrevisses géantes (plus de
15 cm de long), qui prolifèrent sous le lac (photo S. Kojoyan).
Des plantes subaquatiques
bizarres ...et aux couleurs parfois superbes (photos S. Kojayan)
- des Recherches Archéologiques
Diverses fouilles réalisées au sud-est de la ville de Sevan ont
mis à jour des vestiges qui remonteraient au 5ème millénaire av.
J.C. Situés en bordure du lac, ils se poursuivent sous son
niveau. Les membres du club « Ayas » ont récemment découvert en
plongée une zone recélant des pierres tombales, à faible
profondeur, qui reste à explorer et à étudier.
- des Recherches paléontologiques
Lors de mon récent séjour, Vahe Melkonian, sans doute le
meilleur plongeur d’Arménie, qui m’a permis de plonger dans le
lac, m’a fait transmettre un os calcifié de 40 cm de long sur 20
cm de large, pesant 2 à 3 kg, à un paléontologue. Il m’a été
précisé que le « Sevan » recèle plusieurs gisements qui restent
à explorer et à étudier.
- des Observations et des recherches sur l’Hydrogéologie
La bathymétrie du lac ne semble pas bien établie et la
connaissance des fonds et leur couverture sédimentaire devrait
être aussi une source de découvertes qui pourraient aider à
résoudre certains problèmes concernant l’hydrogéologie. Il en
est de même pour la récupération des échantillons d’eaux des
sources sous lacustres (sans doute thermales) et des gaz émanant
des failles noyées. Ces opérations doivent se faire en étroite
collaboration avec l’Institut des Sciences Géologiques d’Arménie
vivement intéressé par ce projet.
Les écrevisses
trouvent leur refuge dans les sédiments, qui souvent
durcissent et se transforment en plaques. (Photo S. Kojaya)
SUR LE PLAN ENVIRONNEMENTAL
Les documents
photographiques et vidéo ramenés après des plongées sur des
zones bien ciblées devraient sensibiliser les Arméniens sur la
fragilité de l’écosystème. Ils pourraient aussi modifier le
comportement des sociétés qui construisent de façon assez
désordonnée des bâtiments à proximité des rives.
De plus, ces informations
donneraient au Parc National du Lac Sevan une orientation qui ne
serait plus limitée au seul aspect terrestre et de la
préservation de sa faune et de sa flore.
SUR LE PLAN ECONOMIQUE
L’enseignement des
techniques de plongée pourrait permettre, sur des lieux
adéquats, la naissance d’écoles ou de centres de plongée, qui
entraînerait une nouvelle mise en valeur du tourisme nautique
qui commence à se développer autour du lac.
MOYENS
Les moyens utilisés pour mener à bien cette
première phase d’investigations seront naturellement :
-
les plongées en scaphandre,
-
des prises de vues Photos et Vidéos subaquatiques,
-
des prospections et des localisations avec un
bateau à moteur
Un compte rendu détaillé,
de même qu’une couverture photographique et un film vidéo seront
réalisés et remis aux Institutions intéressées.
Nous envisageons également
de médiatiser cette expédition dans les journaux, les revues
spécialisées et les télévisions Arméniennes et Françaises, grâce
aux prises de vues que nous feront et aux contacts que possèdent
l’Institut des Sciences Géologiques d’Arménie et le club
« Ayas » d’Erevan.
PERIODE et DUREE
L’expédition se déroulera au cours de la
période du 15 mai au 15 juillet 2010 pendant 21 jours.
COMPOSITION
L’équipe sera constituée de 2 plongeurs
Français et de 4 plongeurs Arméniens, ainsi que des
scientifiques de l’Institut des Sciences Géologiques. Seront
également associés certains plongeurs du Ministère des
Situations d’Urgence.
PARTICIPATION
-
Institut des Sciences Géologiques de l’Académie des
Sciences d’Arménie, dirigée par le Dr. Arkady KARAKHANIAN.
-
Institut d’Hydroécologie et d’Ichthyologie de l’Académie
des Sciences d’Arménie dirigée par le Dr. Bardukh K. GABRIELYAN.
-
AYAS - Le Nautical Research
Club d’Erevan.
Déjà célèbre
en Arménie et en Europe pour avoir reconstruit un navire à voile
médiéval arménien avec lequel ils ont fait le trajet Géorgie,
France, Angleterre, Baltique, Russie, Géorgie. Il est présidé
par Karen BALAYAN.
-
Samuel SHAHINYAN - Président de la Fédération Arménienne
de Spéléologie.
-
Artak SARKISSIAN – Officier du Parc National du Lac
Sevan.
-
Le CRPS – Centre de Recherches et de Plongées
Souterraines de Marseille.
-
Le GRASM – Groupement de Recherches Archéologiques
Sous-Marines de Marseille.
AIDES POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA
PLONGEE EN ARMENIE
L’expédition aura également comme autre but
d’aider
-
Sur le plan matériel par des:
. dons de petits matériels (palmes,
masques, tubas, …),
. dons de combinaisons de plongée,
. don d’un compresseur pour le remplissage
des bouteilles d’air comprimé,
. don d’un caisson et d’une caméra
vidéo pour ramener des images subaquatiques le plus fréquemment
possible.
-
Sur le plan technique par:
. un enseignement des techniques de plongée
pratiquées en France et au sein de la CMAS (Confédération
Mondiale des Activités Subaquatiques),
. une sensibilisation des problèmes
inhérents à l’utilisation de l’oxygène,
. une recherche de matériel pour se servir
de ce gaz en plongée.
PARTENARIATS COMPLEMENTAIRES
Afin d’assurer le succès de ce projet les
administrations indiquées ci-dessous seront tenues informées de
la réalisation du programme d’exploration.
Certaines parmi celles-ci pourront être sollicitées, sur le
terrain, lors de certaines phases du programme afin de nous
assister dans nos démarches.
Liste des administrations :
Ambassade de France en Arménie,
Ambassade d’Arménie en France,
Ministère de la Diaspora,
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche,
L’Académie des Sciences,
Ministère de l’Environnement,
Ministère des Situations d’Urgence (intérieur et sécurité
civile)
PERSPECTIVES D’AVENIR
Les plongées dans le lac Sevan menées par
un groupe structuré et suffisamment bien équipé, devraient
ouvrir un champ d’investigations extraordinaire pour un pays
comme l’Arménie où le lac Sevan occupe une place très
importante. Il en est de même sur le plan de l’amour que porte
la population vis-à-vis de ce phénomène géographique.
Il est évident que l’exploration du lac
devrait déboucher sur des informations peu communes qui
pourraient permettre de résoudre certains problèmes
environnementaux, notamment dans les domaines de la géologie, la
séismologie, les pollutions et de mieux faire connaître le passé
historique des populations qui fréquentaient ces rivages.
L’expédition que nous souhaitons organiser
doit être une première étape d’une longue série d’explorations
qui seront menées dans cette zone pratiquement vierge et
inconnue de l’homme.
Pour l’Arménie et sa Diaspora, le lac
représente une merveille sur le plan touristique et un support
économique primordial. Tout le monde en parle mais la vision
n’est que superficielle et en réalité c’est un domaine
totalement inconnu et plein de mystères. Le lac est un objectif
de grande envergure qui doit ouvrir un vaste champ
d’explorations tant sur le plan scientifiques
qu’environnemental.
Stéphane KOJAYAN
Claude TOULOUMDJIAN
C. Touloumdjian avec Vahé Melkonian, l’un des
meilleurs plongeurs arméniens.
C. Touloumdjian avec, à sa droite, Karen
Balayan, (Président du AYAS Club)
et Mamikon Akopyan