La date du 27 mai
fut fatale au mouvement de libération
arménienne dans le combat sanglant
du front. Le sacrifice de Kévork symbolisa
le 28 mai comme une date d'indépendance,
une offrande pour la liberté et l'indépendance
de l'Arménie.
Onze ans plus tard,
le 28 mai 1918, le bras vigoureux arménien
allait repousser le front de Sardarapat, selon
le présage de Kévork Tchavouch,
faisant du 28 mai la date de l'indépendance,
et allait laisser un éternel pavoisement
sur les cendres d' "Aslan" (Le
Lion).
Dans la bataille
du 27 mai 1907 tombait le chef religieux Keussé
Binbashi, le tout puissant commandant des
forces turques. Son enterrement s'effectua
avec la fanfare militaire. Le lendemain, on
rapporta à Mouch le corps de Kévork
Tchavouch pour qu'on sache que le héros
arménien fut un martyr.
Les funérailles
du héros s'accompagnèrent d'un
cortège d'élèves et de
religieux, selon l'organisation gouvernementale.
Les habitants de Mouch se retirèrent
dans leurs maisons, par crainte d'un massacre;
et ce qui est étonnant, la fanfare
gouvernementale suivit le cercueil de Kévork,
jouant la Marche funèbre de Chopin,
comme elle avait fait pour le commandant turc.
Kévork fut
enterré au pied de Djiringadar, dans
le cimetière arménien. Les Turcs
se calmèrent. Kévork le tempétueux
n'existait plus pour eux. Les Arméniens
ne croyaient pas que l'Aslan des cimes fût
tué. Et dans les jours sombres, ils
attendaient toujours que sa voix se fasse
entendre des monts du bord de mer.
Quand la nouvelle
de la mort héroïque de Kévork
Tchavouch arriva en Bulgarie, Antranig fut
grandement ému. Hratch Zartarian en
témoigne dans un mot adressé
à moi récemment : "Antranig,
qui souffrait d'une crise de rhumatisme aigu
et restait alité, après avoir
appris la nouvelle de la mort de Kévork
Tchavouch, se tourna vers le mur et n'adressa
la parole à personne pendant trois
jours. Mon père et nous les enfants
sentions la souffrance de son âme."
Antranig connaissait,
mieux que quiconque, Kévork et son
courage illimité. Kévork était
le symbole suprême du mouvement de libération
arménien des forces armées.
Combien de combattants, inspirés par
le merveilleux exemple de Kévork, sont
devenus fédayes et ont laissé
un nom immortel dans l'histoire révolutionnaire
arménienne.
Kévork,
le front ceint de la couronne glorieuse de
l'immortalité, était toujours
présent dans l'âme du peuple
de Daron et de Sassoun.
G. Sassouni - 28
mai 1967
Extrait de : http://ermeni.org/ermenice/gevorgchavush_bovandak.htm
Traduction Louise
Kiffer
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Chanson populaire
à la mémoire de Kévork
Tchavouch
En l'an mille neuf
cent sept
Un charmant vingt-sept mai, c'est l'anniversaire
De la mort de Kévork si actif
Le véritable et illustre héros
de Sassoun
Les coeurs de ses
dix braves ont palpité
Ils ont combattu sans trêve jusqu'au
soir.
Mais la nuit, portant Kévork sur le
dos
Ils sont sortis du village, fatigués
et attristés.
Le héros
mourant les a suppliés en route:
Laissez-moi tranquille, ne m'étouffez
pas
Posez-moi ici, recouvrez-moi d'herbe,
Partez mes amis, partez en forme !
Transmettez mes
adieux au peuple arménien
Mes derniers baisers à mon fils Vartkès.
Ses amis ont pleuré, se sont mis en
rang,
Ils l'ont embrassé, et sont partis
en groupe.
Il a regardé
autour de lui, plus d'amis,
Ni champ de bataille, ni souffrances, ni chefs.
Il a déposé un baiser sur la
terre de la patrie splendide
Et a fermé les yeux sous les étoiles.
Traduction Louise
Kiffer
Quelques renseignements
complémentaires par Me Haytoug Chamlian
:
http://www.netarmenie.com/forum
: rubrique > culture > Poème
à la mémoire de Kévork
Tchavouch