Dans sa résolution
" Sur une solution politique de la question
arménienne " du 18 Juin 1987,
le Parlement Européen a invité
l'Europe à contribuer à la protection
du patrimoine architectural arménien
en Turquie.
De nombreux témoignages prouvent que
l'Etat Turc tout en niant le Génocide
des Arméniens, mène une politique
de destruction systématique des milliers
d'églises, de monastères, de
ponts et de forteresses arméniens,
dans l'intention d'effacer jusqu'aux traces
de la présence des Arméniens
sur ces terres.
LA DESTRUCTION
DES MONUMENTS ARMENIENS EN TURQUIE
Toutes les régions
arméniennes de l'Empire Ottoman jusqu'à
l'extermination en masse des Arméniens,
au début du siècle, d'Erzeroum
à Van, de Bitlis à Mouch et
en Cilicie, sont des lieux profondément
chargés d'histoire. Le peuple arménien
a été un bâtisseur acharné
tout au cours de son histoire.
Parallèlement au génocide de
la population, les autorités turques
ont poursuivi une politique d'anéantissement
de ses monuments historiques avec l'objectif
d'effacer toute trace de la civilisation arménienne.
Les monuments qui survécurent sont
au fil des ans progressivement détruits.
Cette politique se poursuit de nos jours.
Tout ce qui par sa muette présence
peut encore témoigner du passé
arménien est condamné à
disparaître.
Les conséquences de cette politique
de destruction dépassent de loin le
cadre national et touchent au patrimoine de
l'Humanité : l'Arménie, premier
pays chrétien de l'histoire, a constitué
le foyer d'une brillante civilisation et l'un
des laboratoires les plus créateurs
de l'art chrétien dont l'influence
a été déterminante en
Europe occidentale notamment sur l'art Roman.
BILAN APRES
LE GENOCIDE
Conformément
aux statistiques du Patriarcat Arménien
de Constantinople, il y avait en 1914 sur
l'ensemble du territoire de l'Arménie
turque 2.300 églises et monastères
en activité.
Nombre d'entre eux étaient des joyaux
d'architecture, d'art et de culture et constituaient
de véritables musées riches
en reliques, fresques, manuscrits, enluminures,
pièces d'orfèvreries et objets
d'art. Les plus récents dataient des
13ème et 14ème siècles;
les plus anciens étaient rebâtis
sur les fondations mêmes d'églises,
et de mausolées paléochrétiens.
Quelques 4500 autres édifices religieux
n'étaient plus en activité mais
représentaient une grande valeur archéologique
et artistique. Le sol arménien était
aussi éminemment riche de constructions
civiles et militaires.
2.150 bâtiments religieux en activité
furent pillés et brûlés
et 5.500 ecclésiastiques furent assassinés.
Des centres de culture aussi importants que
Sourp-Garabed et Arakélotz Vank (couvent
des Apôtres), Varak et Narek (monastère
où avait vécu et travaillé
Saint-Grégoire de Narek, grand poète
du Moyen-Age), Saint-Jean et Saint-Akhbérik,
Garmravor et Sainte Croix, Saint Grégoire
de Sarnabad et Saint Nichan, Saint Thomas
et Komots Vank, le couvent d'Ardzké
et bien d'autres furent pillés, rasés,
réduits en ruines.
Toutes les réalisations architecturales
arméniennes de grande valeur historique
et culturelle, forteresses, églises,
monastères, khatchkars, ponts, monuments
commémoratifs... ont été
pour la plupart détruites ou gravement
détériorées et toutes
leurs inscriptions arméniennes effacées.
DESTRUCTION
DES MONUMENTS ARMENIENS
L'élimination
des vestiges de la civilisation arménienne
sur l'ensemble de la Turquie continue de nos
jours. Des églises entières
ont été démolies et leurs
pierres sont utilisées par les paysans
pour construire des maisons. On trouve en
Turquie orientale un nombre considérable
de constructions rurales dont les murs portent
des pierres ornées de reliefs ou d'inscriptions
arméniennes.
(source : CDCA
- www.cdca.asso.fr)