Londres
doit réprimer un mouvement clandestin en faveur
de l'"Enosis", c'est-à-dire du rattachement
de Chypre à la Grèce.
En
1950, élu à la fonction d'ethnarque,
ou chef religieux de l'île, l'archevêque
grec orthodoxe Makarios III relance le combat pour
l'Enosis. Mais la Turquie voisine s'y oppose au nom
de la défense de la minorité cypriote
d'origine turque.
Par
l'accord de Londres du 19 février 1959, chacun
se résigne à une indépendance
pure et simple, avec un Président élu
par la communauté grecque, Mgr Makarios en
personne, et un vice-Président élu par
la communauté turque, Fasil Füçük.
Il
est convenu que le Parlement sera composé à
70% de Grecs et à 30% de Turcs et que la Garde
nationale sera encadrée par des officiers grecs.
Les troubles entre les deux communautés ne
cessent pas pour autant jusqu'au 15 juillet 1974.
Ce
jour-là, avec la complicité des colonels
qui exercent le pouvoir à Athènes, en
Grèce, la Garde nationale cypriote fomente
un coup d'État contre le président Makarios
et tente de réaliser l'Enosis.
L'armée turque envahit aussitôt le nord
de l'île. Depuis cette date, les deux communautés
vivent séparées, de part et d'autre
d'une "ligne verte".
Tandis que les Turcs cypriotes ruminent leur amertume
et n'en finissent pas de s'appauvrir, leurs ex-compatriotes
grecs affichent une insolente prospérité.
Ils
profitent du tourisme, mais aussi des conflits du
Proche-Orient comme la guerre au Liban, qui leur valent
d'accueillir et de "blanchir" des fortunes
mal acquises. Avec la disparition de l'URSS, les mafieux
russes ont relayé les chefs de bande orientaux
comme fournisseurs privilégiés du réseau
bancaire local.
Promise
à une intégration très prochaine
dans l'Union européenne, grâce au lobbying
d'Athènes, cette île proche-orientale
trouvera-t-elle le chemin de la paix ou servira-t-elle
de "cheval de Troie" à tous les trafiquants
qui lorgnent sur les marchés ouest-européens
?
(Source : "Jours d'Histoire" http://www.herodote.net,
avec l'aimable autorisation de M. André LARANE)
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Le
24 avril 2004 les Chypriotes grecs ont massivement
voté " non " au référendum
sur le plan de réunification de Chypre proposé
par le Secrétaire général de
l'ONU, Kofi Annan. Le " oui " n'était
pas acceptable, disent les Chypriotes grecs, car il
aurait impliqué la reconnaissance du bien-fondé
des annexions, des massacres (5000 morts, 1619 disparus,
et la violation du droit international en favorisant
la partie turque de façon éhontée.
D'autre part, ce plan supposait également que
Chypre devienne un protectorat américain.
(Courrier International N°704)
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LES
CHYPRIOTES ARMENIENS (http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/europe/chyprearmeniens.htm)
:
En
1915, lors de la Première Guerre mondiale,
le gouvernement turc réalisait le premier génocide
du XXe siècle, anéantissant 80 % de
la population arménienne de Turquie et effaçant
une grande partie de ses 3000 ans de culture. C'est
après ce génocide, soit entre 1915 et
1920, que l'île de Chypre a recueilli les Arméniens
en provenance de la Turquie.
Afin
de préserver leur identité, les Arméniens
ont, à travers leur histoire, toujours vécu
près de leur église et de leur école,
lesquelles devaient être construites l'une près
de l'autre. Actuellement, il y a trois écoles
et trois églises arméniennes à
Chypre: une à Nicosie, une à Larnaca
et une autre à Limassol. Il existe aussi une
seule école secondaire, l'Institut éducatif
de Melkonian.
Les
Arméniens ne pourraient pas survivre sans leur
langue, c'est pourquoi, bien qu'ils n'aient jamais
été plus de 7000 à Chypre, ils
ont toujours possédé leurs propres journaux.
Actuellement les journaux suivants sont publiés
en arménien: Degekatou, Kyprahay Degekatou,
Artsakank, et Paros (mensuel
bilingue). Nicosie est le principal centre culturel
des Chypriotes arméniens.
La
première école arménienne était
construite en 1887, grâce à des dons
des communautés arméniennes d'Égypte,
de France et d'Angleterre. En 1921 et en 1938, disposant
de la contribution des familles Melikian et Ouzounian,
deux nouveaux bâtiments furent construits. L'école
a continué à fonctionner sous le nom
de Melikian-Ouzounian jusqu'à 1963, au moment
où elle fut reprise par les Turcs après
la cessation des combats entre les Chypriotes grecs
et les Chypriotes turcs.
Les
écoles primaires arméniennes de Chypre
sont financièrement soutenues par le gouvernement
de Chypre, et ce, sans ingérence sur les cours
et les affaires internes des écoles. Actuellement,
32 professeurs enseignent à près de
200 étudiants provenant de 21 pays du Proche-Orient,
de l'Amérique du Nord ou de l'Amérique
du Sud.
La
ville de Larnaca est le second centre culturel de
la communauté arménienne de Chypre.
La première école y fut construite en
1909. En 1995, grâce à l'aide du gouvernement
de Chypre, une école moderne fut érigée.
Bien que Limassol soit la deuxième plus grande
ville de Chypre, elle abrite une très petite
communauté arménienne: près de
250 Arméniens vivent dans cette ville et disposent
de leur propre église et de leur école
primaire. L'école a été construite
en 1951 près de l'église Sourp Kevork.
À cause du petit nombre d'élèves,
certains professeurs enseignent à la fois dans
les deux écoles de Limassol et de Larnaca.
Actuellement,
près de 2000 Arméniens vivent à
Chypre, essentiellement à Nicosie, Larnaca
et Limassol. Pendant l'invasion turque de 1974, la
communauté arménienne, comme toutes
les autres, a perdu ses monastères de Makara
et de Kantsvor, son école primaire, son église
et sa prélature de Nicosie, ainsi que d'autres
propriétés appartenant à la communauté.
Pour
plus d'informations sur la destruction de la culture
chypriote par les Turcs, voir le site : http://members.tripod.com/discovers_turkey0/religion/Destruction.htm