Extrait
du livre d'Armen Kurkjian "Les capitales
historiques de la Grande Arménie"
Traduit
de l'arménien par Louise Kiffer
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Le
rocher de Van et la forteresse vue du Lac
de Van
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DOUCHBA-VAN
Cette
ville, qui s'appelle également
Dosb, Vandosb, est l'une des villes
les plus antiques du monde. Quand en
363 après J.C. les Perses envahirent
l'Arménie, ils employèrent
le nom Chamiramakert dans leurs tablettes
pour désigner la ville de Van.
A la moitié du 9ème siècle
avant J.C., particulièrement
à la suite des invasions assyriennes,
ARAM (Aramou) (860-843 avant
J.C) a commencé à regrouper
en un seul état les cités-royaumes
des races arméniennes du pays
de Naïri, c'est pourquoi il est
considéré comme le fondateur
du royaume Ourartou du pays de Naïri
(le royaume des Arméniens de
l'Ararat) (860-580 av.J.C.).
Sartouri
1er (835-825 av.J.C.) a fondé
la capitale du royaume uni, la ville
de Douchba-Van (827-825 av.J.C.) sur
la rive orientale du Lac de Van. Au
point de vue stratégique, comparée
à la ville d'Ardzachkou (Arzachgou),
Van est mieux protégée
contre les attaques du sud, le lac d'un
côté, et de l'autre une
chaîne montagneuse.
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Près du mont rocheux de Van
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Le nom
de la ville de Douchba provient du nom
de l'épouse de Chiouini , le
dieu-soleil : Douchbouéa
. Le temple de ces deux dieux-Soleil
se trouve à Douchba. Le nom de
Van naquit du nom de Piaïnil.
Près
du mont rocheux de Van, aux rochers
géants, sur 1800 mètres
de long de l'est à l'ouest, et
120 mètres du nord au sud, Sartouri
fit construire une muraille fortifiée,
avec une citadelle, sur laquelle il
fit graver brillamment en caractères
cunéiformes ornés de feuilles
d'acanthe son titre de Grand Roi,
Roi de l'Univers, Roi de Naïri,
qui a fait construire cette muraille
de pierre. Dans
ce rocher, il fit creuser diverses pièces,
des chambres à coucher, des coffres,
des passages secrets.
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L'historien
turc Evlia Tchélébi (1611-1682),
dans la narration de ses voyages en dix
volumes, Séyahat namé,(les
célèbres voyages) environ
2500 ans après la construction
de la forteresse, écrit : "
La ville a des remparts intérieurs
et extérieurs. Le rempart intérieur
est sur une roche haute et découpée.
A l'extérieur du rempart se dresse
une solide forteresse... Timour,
après avoir conquis Van, malgré
les divers moyens employés, n'a
pas réussi à démolir
complètement la forteresse... Aussi
peut-on se représenter à
quel point étaient solides les
remparts et la forteresse. " |
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Ménoua
1er (810-786 av.J.C.) pour procurer
abondamment de l'eau à la ville,
aux champs, aux vergers et aux jardins,
a fait construire un canal de 70 à
80 km de long, 4,5 m de large et 1,5
m de profondeur, qu'il a appelé
'Canal de Ménoua' et qui passait
par endroits entre les rochers creusés,
ou par-dessus de larges murs de 15 -
20 m de haut.
Ce canal
est encore utilisé aujourd'hui.
Il a aussi fait aménager des
petits jardins semblables aux célèbres
jardins suspendus de Babylone. La
ville est divisée en quartiers
aux larges rues. On
y construisit des bains et des palais
de deux et trois étages.
Arkichti
1er (Ara) (786 - 764 av.J.C.), en
l'an 782 avant J.C., sur la colline
nommée Arin-Pert, fit construire
un château fort qu'il nomma 'Erépouni'
; et en 776 av.J.C., sur une autre colline,
il fonda la ville-forteresse d'Arkichtikhinil.
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Canal d'irrigation de
Ménoua
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Sous
le règne de Roussa 1er
(735-714 av.J.C.) Douchba était
déjà devenue une ville
très peuplée et immense.
Le nom de Oursa, désignant Roussa,
figure sur les tablettes épigraphiques
assyriennes. Roussa 1er, vaincu par
le roi d'Assyrie Sargon II (722 - 705
av.J.C.) en l'an 714 av.J.C., se suicida.
Roussa
II (685-645 av.J.C.), à 60
km à l'ouest d'Arkichtikhinil,
fit construire une nouvelle ville appelée
Téhchépaïni (Colline
Rouge - Garmraplour).
Le
dernier prétendant au trône
arménien d'Ourartou, Ménoua
II (600-580 av.J.C.) et plusieurs
de ses prédécesseurs avaient
donné des signes d'inclination
vers l'Assyrie. De même, des sujets
dissidents du sud-est du pays (aujourd'hui
sur les terres perses) avaient pris
parti pour les Mèdes
plus puissants. Parmi eux, l'un des
princes de Sassoun du pays de Naïri,
Barouyr Sgahorti, allié
aux Mèdes, participa à
la prise de la capitale de l'Assyrie,
Ninive, en 612 av.J.C. L'Assyrie fut
renversée en 605 av.J.C. et disparut
de la scène historique.
Le
roi des Mèdes Guiaksar
(625-585 av.J.C ) reconnut Barouyr comme
roi des Arméniens et lui offrit
la couronne. Par la suite, les Mèdes
attaquèrent aussi les rois arméniens
de l'Ararat, mirent le feu aux villes
de Tehchépaïn, Erépouni
et Arkichtikhinil, et soumirent l'Arménie
à leur domination, imposant aux
habitants le paiement de l'impôt.
Lorsque
le roi des Mèdes Ajtahag (585-550
av.J.C.) combattit contre Babylone,
Yervant Sagavakiats, de la famille
de Barouyr, s'empara de Douchban et
la renomma YERVANTAVAN. Ainsi débuta
la royauté autonome des Yervantouni
sur Van. (580-201 av.J.C.).
Van devint par la suite la capitale
du royaume de Vaspouragan des
Ardzrouni (908-1021).
Le
roi Gaguik 1er (908-943) restaure
la forteresse de Van, y fait élever
à l'intérieur quelques
églises et dans le fort rocheux,
quelques palais royaux .
Il
fait construire également au
Mont Varak, depuis le pied de la montagne
jusque Van un aqueduc souterrain en
pierre. Il porte aussi son attention
sur le lac de Van, en face de l'île
d'Aghtamar, où s'étale
autour d'une magnifique forteresse,
la ville d'Osdan du royaume Ararat
d'Arménie, dont il restaure la
citadelle démolie. Après
quoi, il rénove les églises
locales sourp Asdvadzadzin (Sainte Mère
de Dieu) et Sourp Stépanos (Saint
Etienne) et fait construire un superbe
palais royal.
Gaguik
fait construire également dans
le monastère Garmravank l'église
Sourp Nchan et le monastère Narégavank,
où a vécu le moine le
plus renommé Krikor Narégatsi
(951-1003) dont le millénaire
de la mort a été célébré
au cours de l'année 2003.
Gaguik
a décidé de déplacer
sa capitale dans l'île d'Aghtamar
du lac de Van. Pour les travaux de construction,
il fait venir de villages lointains,
en chariots à deux roues, d'énormes
quantités de pierres. On en remplit
le pourtour de l'île. On construit
par-dessus, depuis la surface de l'eau,
une levée de cinq coudées
de haut (2,5 m) sur laquelle s'élève
l'enceinte de la ville avec ses hautes
tours. Une partie de l'île, étant
de nouveau remplie, devient terre ferme.
Elle est entourée d'enceintes
qui contiennent un port artificiel,
avec des murailles à hautes tours
et des portes en fonte.
Les
lecteurs désireux d'en savoir
davantage sur cette période peuvent
consulter entre autres les sites
suivants :
http://www.acam-france.org/armenie/arts-histoire/
http://www.crda-france.org/fr/6histoire/6home.htm
http://maubkn.imingo.net/armenie2/monu.htm
http://www.netarmenie.com/histoire/index.php
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