Bratsch

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BratschCe groupe, dont le nom est emprunté au bratsche (alto), l'instrument rythmique des orchestres tsiganes, est né en 75 de la rencontre de Dan Gharibian (bouzouki, guitare et chant) et de Bruno Girard (violon et chant). Ensemble, ils publient un premier album, aujourd'hui épuisé, Musique de partout.

Rejoints en 77 par Pierre Jacquet à la double basse, ils enregistrent en 78 " J'aime un voyou maman ", autre album également collector.

En 81 paraît " Live à la Potinière " (épuisé aussi) et surtout les arrivées successives de François Castiello à l'accordéon et au chant en 85, et de Nano Peylet à la clarinette et au chant en 86, pour que la famille soit enfin réunie.

Car il s'agit bien d'une famille de coeur et d'esprit, en avance déjà sur l'état d'esprit qu'imposeront avec plus de virulence et de décibels les groupes rock alternatifs de l'époque.

Auto-gestionnaires et égalitaristes, ils ont enregistré une douzaine d'albums dont une moitié sur leur propre label créé à la fin des années 80 (Niglo distribué en France par Socadisc), monté leur structure de tourneur et décidé de partager leurs cachets selon la règle toute simple de la division, éclairagiste et sonorisateur compris.

 
 

Mais dans ce groupe chacun a sa place. Chacun approfondit les possibilités de son instrument, plutôt que de vouloir jouer les hommes orchestre.

Devenus virtuoses, ils savent décliner une palette impressionnante d'émotions, de sentiments fugaces ou profonds.

Est-ce cet état d'esprit qui déteint sur leur musique ou l'inverse, nul ne le sait vraiment.

Pour Jean Trouillet, l'un des deux responsables du label Network qui a produit Nomades en Vol "ce sont de véritables anarchistes ! " clame-t-il, dans le meilleur sens du terme.

Ils n'ont pas de frontières, pas de limites et ont su élaborer un processus créatif et social qui les conduit à parler d'une voix. Pas de façon doctrinaire, mais simplement parce qu'ils pensent la même chose, vivent la même chose. C'est un groupe que nous aimons furieusement.

Alors, musiques de l'Est, klezmer, jazz, roms, ou même d'Asie mineure ? Les 5, serait-on tenté de dire, s'il suffisait d'épingler des étiquettes pour qualifier leurs compositions empreintes de traditions.

Les Bratsch n'ont que faire des dogmes et encore moins du pseudo renouveau des musiques qu'ils partagent avec leurs publics. Eux préfèrent parler de continuité, de musiques populaires vivantes en perpétuelle évolution ou pour satisfaire aux conventions des idéologues du rythme " de musiques pré-traditionnelles ".

" Nous jouons la musique qui sera demain considérée par les musicologues comme une forme de musique traditionnelle " expliquent-ils dans un livret fort bien documenté.

Même les différentes influences qu'ils partagent au sein du groupe quoique tous originaires de la région parisienne ou du Limousin, s'inscrivent dans ce cheminement, car en Europe de l'Est comme partout dans le monde, il n'y a que des musicologues obtus pour imaginer que les musiciens des différents peuples qui composent les entités nationales ne soient jamais mélangés.

Les Bratsch n'ont rien inventé, juste donné un nouvel éclairage à des pratiques millénaires, ravivé cet art convivial de la musique comme il était pratiqué dans les bars de Sébastopol, Bucarest ou Erevan, et que le marketing voudrait aujourd'hui gommer par souci de simplification.

" Musiques rêvées, musiques imaginaires " comme ils les qualifient eux-mêmes, ces musiques du voyage sont à découvrir au fil de deux CD : le premier couvre les années 88 à 94, tandis que le second prend le relais pour nous amener jusqu'à nos jours.

Un beau voyage à travers le temps et un chemin unique aux multiples senteurs où il fait bon flâner en compagnie de ces hommes libres.

(d'après Squaaly - Nomades en vol - Network, Harmonia Mundi 2003)

Pour plus d'infos sur leur biographie, prochains concerts et CD, voir leur site : http://www.bratsch.com


 
Dan
 
Dan Gharibian
   
 
Franco
 
François Castiello
   
 
 
Pierre Jacquet
   
 
Bruno
 
Bruno Girard
   
 
 
Nano Peylet