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Article du quotidien Haratch
Du 12 octobre 2005
Traduction Louise Kiffer
Ce que la colline de Sion est pour les Juifs, le Mont Ararat l'est pour nous Arméniens. Il a conquis notre amour et notre attention par son attraction magique. Rappelons que le sommet du Massis est le plus haut du Caucase
(5165 mètres) plus haut que le sommet du Mont Blanc.
De nombreux alpinistes ont tenté de conquérir "la cime altière", mais jusqu'à ces derniers temps, les autorités turques n'avaient pas donné l'autorisation.
Lorsque l'autorisation a été donnée, de nombreux alpinistes se sont empressés de vouloir atteindre le sommet. Autrefois, de semblable tentatives avaient été faites. Rappelons l'incomparable Khatchadour Apovian, qui au siècle dernier a grimpé avec des scientifiques allemands.
Récemment des Marseillais, Marc Soukiassian et Garo Derdérian ont rêvé de gravir le mont, mais seul le premier est arrivé à exécuter son désir, le second n'a pas obtenu la permission. Quelques Arméniens de Grèce leur ont succédé.
Le 7 septembre 2005, des Alpinistes arméno-bulgares Aharon Kotchian et Hovaguim Kéchichian ont foulé les neiges du sommet de l'Ararat. Précisons d'abord que ces membres du HMEM, faisaient partie auparavant de la troupe de scouts de Mélik Djandjian de Philibé* et sont membres du "Club Vertical" des alpinistes de Philibé.
Le corps d'expédition, composé de sept personnes s'était mis en route de Philibé le 1er septembre. Arrivés à Istanbul, ils avaient pris un guide kurde.
Avant de grimper vers l'Ararat, les membres du groupe ont visité Kars, Ani et Abadogu-Bayazid. L'ascension s'effectuait en direction du sud. Une voiture les a conduits jusque 2400 mètres. Le lendemain matin, le 7 septembre, à 3 h 30, ils se mettent en route vers le sommet. Déjà, à 4300 mètres la neige et la glace les accueillent. Et à 6 h les souliers de Hovaguim foulent la neige de la cime.
Puis à 7 heures, c'est Aharon qui a la même chance. "Nous voyions l'Arakadz et Erévan" disent les jeunes gens. Quand nous leur avons demandé quelle avait été leur première impression, ils ont répondu: "Nous nous sommes mis à pleurer comme des enfants". Et Aharon a ajouté " J'ai déposé là le cordon ombilical de mon fils nouveau-né, comme symbole de notre immortalité".
Les Bulgares ont été très satisfaits de cette expédition.
Après l'Ararat, le groupe a visité Van et Akhtmar, ainsi que le musée de la ville. "Nous n'avons pas vu un seul mot ni un écrit au sujet des Arméniens", dirent-ils.
Le prochain projet des fils de Philibé est l'ascension au sommet de l'Arakadz.
Nous leur demandons : "Et le Mont Blanc ?" . "Nous l'avons déjà escaladé!"
dirent-ils.
Vive les enfants, haussez- vous, haussez le nom d'Arménien !
F.P. & B.DJ.
* "Philippopolis" qui était appelée Philbe ou Philibe par les Turcs est baptisée
désormais Plovdiv & est devenue la seconde ville de Bulgarie.(ndt)