par Seda Grigoryan
Je ne sais pas. Dois-je transmettre tout ça
à mes enfants ou non ? Je ne sais pas.
Dois-je continuer à rester Arménienne ou
simplement faire ma vie ?
Il existe deux types d’échelles d’"existence
" qui ne sont pas totalement équivalentes,
mais dont l’une contrebalance l’autre, étant
donné les contraintes de la réalité – vivre
ou rester Arménien.
Cette jeune femme franco-arménienne est
caractéristique de tous ces jeunes de la
diaspora qui livrent une autre bataille dans
celle plus générale de la vie quotidienne :
rester Arménien. La préservation de
l’identité arménienne a-t-elle vraiment
autant d’importance, dans les esprits ?
Est-ce si impératif ? N’est-il pas déjà
difficile de vivre sans essayer de conserver
son identité nationale dans une société où
les valeurs occidentales dominent ? Autant
de questions que rencontrent la plupart des
jeunes Arméniens de diaspora, qui
reconnaissent encore leurs racines
arméniennes et disent être Arméniens, en
plus d’être Français, Anglais, Belge et
Américain.
Rouben, 20 ans. " Je me sens différent des
Français "
" Quand tu es jeune, tu n’y accordes pas
autant d’importance. Mais quand tu grandis,
tu sens que tu es différent des Français. En
particulier par rapport à la famille, qui
compte beaucoup. Nos familles sont plus
strictes et les proches plus respectés. Nous
rendons visite à nos grands-parents et nos
cousins. Notre éducation est aussi
différente. Quand tu grandis en France, tu
ressens ces différences. ", précise Rouben,
vingt ans. Il a décidé d’apprendre
l’arménien après un séjour en Arménie,
l’année dernière.
Etudiant
d’histoire à la Sorbonne, le fait qu’il
réside à la Maison des Etudiants Arméniens à
Paris, croisant d’autres étudiants arméniens
issus de pays différents, lui fait vraiment
apprécier ses racines arméniennes. Cela lui
permet, dit-il, de calibrer son identité
arménienne. De plus, il prouve aux autres
qu’il est possible d’apprendre l’arménien
assez vite si ce désir est là, car être
Arménien ne se réduit pas à des mots.
Si Rouben n’est probablement pas un cas
unique, il serait exagéré de dire que son
degré d’enthousiasme est communément
partagé. Dans la diaspora, aujourd’hui,
arrive une quatrième génération de
survivants du génocide. Naturellement,
l’endroit où ils sont nés est ce qu’ils
appellent leur pays. En particulier à
l’Ouest où ils vivent aux côtés d’autres
nationalités et où leur intégration dans la
société dominante atteint un niveau tel que
parler d’identité nationale et de racines
apparaît souvent superflu. Au fil du temps,
les générations se succédant, ces notions
sont souvent oubliées.
Ce danger de l’assimilation menace aussi les
Arméniens. Beaucoup s’inquiètent du fait que
les Arméniens de la diaspora deviendront
bientôt une " nation de grands-parents ".
Voilà pourquoi de nombreuses familles
continuent de transmettre la langue,
l’histoire et les traditions arméniennes à
leurs enfants.
Que signifie être Arménien ? Les jeunes à
qui nous avons parlé distinguent quatre
facteurs nécessaires pour rester Arménien :
la langue, la religion, la culture et la
famille.
Malheureusement, pour certains, être
Arménien est connoté au fait de vivre dans
un milieu clos, avec des restrictions ; des
barrières qui ont été ou sont placées en
sorte d’éviter la menace d’un empiètement
lié à l’assimilation.
Faut-il parler la langue pour être Arménien
?
D’après Rouben, si l’on parle arménien à ses
enfants, alors l’on est Arménien, car l’on
utilise toujours la langue de son cœur pour
converser avec son enfant.
Hagop Talatinian est né et a grandi au Liban
dans une famille qui parle arménien. Il est
allé dans une école arménienne. Son seul
souci aujourd’hui est que ses enfants
parlent arménien, car il désire leur
transmettre ce " trésor ".
" La famille de mon grand-père apprit
l’arménien dans des conditions difficiles.
Ils racontent avoir appris l’arménien dans
les sables du désert ; je ressens une
certaine obligation à l’égard de mon
grand-père et de ma mère pour essayer de
préserver cette valeur. Nous avons une dette
de respect en retour. Voilà pourquoi je ne
peux me dire que je ne suis pas Arménien,
car je dois regarder mon père en face. Les
yeux de mon père et de ma mère me diront :
ces valeurs que je t’ai données… Lorsqu’un
enfant est né, on ne dit pas : voyons quels
vêtements il veut porter. L’on habille
l’enfant pour que, plus tard, l’enfant
puisse décider s’il aime ces vêtements ou
non. C’est pareil avec la religion et la
langue. ", estime Hagop Talatinian.
Mkrtich Basmajian, qui dirige un groupe de
théâtre à Paris mettant en scène des pièces
en arménien, pense que l’on ne peut rester
Arménien en diaspora que grâce aux efforts
conjugués de l’école et de l’Eglise.
Toutefois, en particulier à l’Ouest, le
développement de l’usage de la langue
arménienne reste incertain. S’il existe
encore des gens intéressés pour apprendre la
langue, leur nombre a chuté dramatiquement,
comparé à la génération précédente.
Récemment, Haratch,
le
dernier journal en langue arménienne de
France, sinon d’Europe, a cessé de paraître.
Il fut publié pour la première fois en 1925.
Au fil des ans, ce journal fut très demandé
dans la communauté franco-arménienne, non
seulement comme source d’information, mais
parce qu’il était publié en arménien.
Beaucoup témoignent que leurs parents et
grands-parents attendaient chaque nouveau
numéro, car il servait de lien avec la
patrie " perdue ". Pourquoi Haratch a-t-il
fermé, alors que la communauté arménienne en
France est plus nombreuse que jamais ?
Aujourd’hui, dans la diaspora, l’arménien a
plus un rôle symbolique qu’être un moyen de
communication ou de dialogue. Bien que les
écoles arméniennes continuent de
fonctionner, l’arménien n’est pas parlé dans
de nombreuses familles en tant que langue
première.
Des slogans tels que " Notre langue est
sacrée, un trésor " visent seulement à
prévenir une plus grande désuétude. " A mon
avis, il est très dangereux de déclarer que
notre alphabet se compose de lettres
sacrées, car plus elles sont sanctifiées,
plus ces lettres s’inscrivent dans la
pierre, comme les khatchkars. Nous ne
pouvons moderniser ces valeurs et les
transmettre. ", précise Tigran Vekavyan, 24
ans.
Tragiquement, le principe de " préservation
" est plus en vogue dans la diaspora
aujourd’hui, car ce qui est " nouveau " est
perçu comme véhiculant la menace d’une
intégration dans la culture occidentale.
" La préservation de l’identité,
hayapahpanoum, et de la culture arméniennes
a tendance à ressembler à une boite de
conserves. Autrement dit, je dois tout
placer, langue, coutumes et objets
symboliques, dans cette boite et la fermer
hermétiquement. Pour moi, le développement
de l’arménien est important. Au lieu
d’encourager la nouvelle génération et de
nouveaux talents, nous choisissons le
classicisme, la préservation de notre
héritage passé qui a survécu. Pendant
cinquante ans encore, nous allons réciter la
même poésie, Siamanto par exemple. Les gens
ne comprendront rien, mais continueront les
traditions. ", commente Tigran Yekavyan,
étudiant à Sciences-Po Paris.
S’il est vrai que les organisations
arméniennes continuent d’œuvrer pour
maintenir en vie la culture et l’histoire
arméniennes, dans l’opinion des jeunes ces
efforts tournent autour d’une seule question
: le génocide.
Le génocide n’est pas une base pour
l’identité nationale
Noyem Hapoujian précise : " J’ai été coupé
de la communauté arménienne pendant des
années. Maintenant je reprends le pli. Je
n’ai jamais compris pourquoi nous éprouvons
une telle douleur. Est-ce dû au génocide ?
Ces thèmes de la souffrance et d’être
victimes sont soulignés à un point tel que
nous ne pouvons interagir culturellement
avec d’autres nations. Je fréquente des
manifestations et des festivals culturels
d’autres nationalités, mais j’y rencontre
rarement d’autres Arméniens. J’aimerais voir
les Arméniens s’ouvrir culturellement.
Pourquoi sommes-nous une communauté aussi
fermée ? Il y a cette peur constante de
perdre notre culture. Comme un trésor auquel
on ne peut toucher. Nous devons apprendre à
donner car il est important de créer un
dialogue avec d’autres nations. Etre
Arménien n’est pas seulement une affaire de
souffrance ; il s’agit d’une tradition
culturelle très riche. Enfants, on nous
enseigne le génocide et la religion. Mais
pour moi, la religion ce n’est pas la
culture. Il est nécessaire de bâtir une
identité nationale sur la base de la culture
et non du génocide. "
La plupart des jeunes à qui j’ai parlé
déclarent que la masse des événements
organisés dans la diaspora tournent autour
du génocide. Sujet qui unit tous les
Arméniens en diaspora et sur lequel existe
un large consensus. Comme le note Mkrtich
Basmajian : " Il existe un nerf sensoriel
qu’il faut mettre en valeur pour se sentir
Arménien et il est lié à 1915. "
Le chapitre noir de l’histoire arménienne
est si présent dans la diaspora aujourd’hui
que bien souvent l’histoire et la culture du
peuple arménien antérieures à 1915 sont
négligées.
Peter Boghosian, Belge arménien, note : "
Notre histoire ne se résume pas au génocide.
Le meilleur moyen de lutter contre cet
épisode tragique est de présenter notre
histoire au monde. N’oublions pas que les
Arméniens ont grandement contribué à la
formation de l’empire ottoman. Certains
grands palais furent bâtis par des
Arméniens. "
Beaucoup de gens de la diaspora ne
considèrent pas la République d’Arménie
comme leur patrie
Une jeune Française d’origine arménienne
avoue même qu’elle ignorait l’existence de
la République d’Arménie. Chez bon nombre
d’entre eux, le nom Arménie renvoie au
Yerkir, la patrie perdue du passé. Ils ne
considèrent pas leur avenir comme étant lié
à l’Arménie actuelle.
Peter : " Si demain ils rendent les terres
en Cilicie, j’irais vivre là-bas. Mais la
République d’Arménie n’est pas la terre de
mes ancêtres ; c’est un symbole. J’ai
vraiment aimé la République d’Arménie quand
je l’ai visitée, mais ce n’est pas notre
Arménie à nous. Nos racines viennent d’une
Arménie où nous vivions côte à côte avec les
Grecs, les Turcs, les Arabes et les Juifs. "
Dans la diaspora, la reconnaissance du
génocide est le facteur unifiant
Aujourd’hui, toutes les organisations
arméniennes ciblent leurs activités
premières sur la reconnaissance
internationale du génocide. Autrement dit,
le déni du génocide par la Turquie sert à
unifier la diaspora arménienne. Que se
passerait-il si la Turquie reconnaissait un
jour le génocide ?
Shant Habibian, membre du Nor Seround (AYF
en France) : " L’objectif numéro 1 de nos
rassemblements est d’informer les jeunes sur
les massacres d’Arméniens, et deuxièmement,
pour eux, de grandir en tant qu’Arméniens.
Nous avons un journal en arménien. Peut-être
est-ce parce que la Turquie nie le génocide
que nous nous considérons comme Arméniens
depuis tant d’années. C’est une source de
force. "
Pour Raffi Der-Hagopian, président de la
délégation parisienne de l’UGAB pour la
jeunesse, nombre de questions sont débattues
lors des réunions de jeunes, mais c’est le
24 Avril qui rassemble tout le monde.
" Ce problème de parler constamment du
génocide me gêne vraiment. Le jour où la
Turquie reconnaîtra le génocide, les
Arméniens seront paniqués car nous nous
sommes focalisés sur cette page noire de
notre histoire depuis si longtemps ! Nous ne
saurons pas quoi faire ensuite. ", dit-il.
Ce sujet préoccupe bon nombre de jeunes,
mais seuls quelques-uns le soulèvent.
Etre Arménien, un combat quotidien
" C’est très difficile d’expliquer à un
Français que je suis Arménien. Ils me disent
: " Mais tu es né ici ; tes parents sont
ici. " Or, du sang arménien coule dans mes
veines. Je me sens très Arménien et très
Français en même temps. Nous avons deux
mondes – l’arménien, ma famille, et le
français, la société qui nous entoure. Il
faut lutter quotidiennement pour essayer de
les réunir. ", explique Raffi Der-Hagopian.
Heureusement il existe encore beaucoup de
familles dans la diaspora qui tentent de
préserver leur identité nationale, de la
transmettre, imposant parfois des " valeurs
arméniennes " à leurs enfants à travers leur
éducation. Ces valeurs sont perçues
différemment selon les familles – la langue,
la religion et la culture sont des traits
typiques de la famille arménienne.
" Jusqu’à l’âge de 15 ans, j’avais un fort
sentiment d’être Arménienne et j’en étais
très fière. Je me souviens avoir écrit un
rapport au cours de mes études, intitulé "
Si je n’étais pas née Arménienne, j’aurais
aimé l’être. " Mais, vers 17 ou 18 ans, j’ai
commencé à penser différemment.
Naturellement on commence à penser à des
choses du genre qui suis-je, que suis-je,
d’où je viens, ai-je l’air d’être ce que je
suis ? J’ai réalisé que l’éducation de mes
parents avait influencé ma façon de voir
beaucoup de choses. Mais il y a beaucoup de
choses à ce sujet que je n’aimais pas et que
je continue à ne pas aimer, mais que je
tolère à cause de mes parents. Je ne nie pas
être Arménienne et je n’en ai pas honte non
plus. Je les comprends. Ils ont vécu aussi
une dure époque. Mais quand ils essayent de
transmettre tout ça à de jeunes enfants,
c’est comme un lavage de cerveau. A la fin,
quand on arrive à 17 ans, on commence à
penser à tout ça et à comprendre que c’est
une " overdose ". ", témoigne Ani,
Grecque-arménienne.
Outre l’inculcation de ces principes,
beaucoup de familles obligent leurs enfants
à n’épouser que des Arméniens. Peut-être
cela résulte-t-il d’une peur que
l’assimilation n’entraîne progressivement la
disparition de l’identité arménienne. Ou
peut-être est-ce l’effet d’une préoccupation
envers ses propres enfants et du souhait
qu’ils aient une famille solide ; quelque
chose qu’ils pensent ne pouvoir résulter que
d’une union avec un Arménien.
Epouser des " odars " : encore un tabou ?
" Encore aujourd’hui, mon père ne peut se
faire à l’idée que je puisse épouser une
non-Arménienne. C’est hors de question.
C’est compréhensible en ce sens que nous
sommes une petite nation et que nous n’avons
pas le " luxe " d’épouser des
non-Arméniennes et donc de disparaître. ",
note Tigran Yekavyan.
Narek, 26 ans, qui a passé sa jeunesse dans
un pays africain, où ils n’étaient qu’une
poignée de familles arméniennes, raconte
qu’il a rejeté très jeune le fait d’être
Arménien. Il explique que c’était le cas
parce que, lorsque les autres ne comprennent
pas qui vous êtes, l’intégration devient
difficile dans une telle société. Là aussi,
accepter ses racines arméniennes finit par
symboliser l’autorité de ses parents.
" J’ai accepté tout ce que mes parents
m’imposaient ; l’éducation d’un garçon aux
bonnes manières qui ne fait pas de bêtises.
Le jour où j’ai commencé à fréquenter une
Arabe et à en parler à mes parents, ils ont
vu ça comme un danger. Ma mère est tombée
malade. Ma famille exerçait une pression
quotidienne. Je voulais être avec cette
fille, mais c’était tabou d’après la
tradition arménienne. Il y avait beaucoup
d’autres filles qui me plaisaient, mais j’ai
arrêté. Si je laissais les relations devenir
sérieuses, cela n’aurait créé que plus de
souffrances. Là aussi je voulais vraiment
faire plaisir à mes parents. Les Arméniens
sont altruistes ; ils changent leurs
habitudes pour faire plaisir aux autres.
Dans les moments de faiblesse, je me disais
souvent que j’aurais souhaité être un Arabe.
", confie Narek.
Aujourd’hui, Narek considère comme positive
l’éducation donnée par ses parents.
Difficile de dire s’il est sincère quand il
nous assure que dans les profondeurs de son
âme il désirait qu’il en soit ainsi.
" Quand tu commences à en avoir marre et que
tu bouges un peu, tu ressens ce besoin. Même
si tu es fatigué par tous ces événements, tu
ne peux pas vraiment prendre de la distance.
Que tu t’éloignes ou pas, tu ressens cette
nostalgie. C’est comme un ruban en
caoutchouc ; plus tu l’étires, plus fort il
revient. ", note Shant Habibian.
Monte Melkonian, symbole des contradictions
de la diaspora
Américain arménien, Raffi Barsoumian a passé
sa jeunesse en compagnie d’Arméniens et
parle arménien à la maison avec sa famille.
Ce n’est qu’en allant à l’université qu’il a
songé à la nécessité de préserver son
identité nationale.
" Pendant pas mal d’années, j’ai vécu à
l’étranger et je me suis dit : que vais-je
faire maintenant ? Je vais me marier,
travailler à différentes choses et peut-être
perdre le nord. Tu te dis que la vie est la
vie et que tous les hommes se ressemblent ;
pourquoi pas. Mais l’autre jour, un ami m’a
envoyé un clip de Monte Melkonian sur
YouTube. Comme tu sais, il est né et a
grandi en Californie, Américain, devenu un
soldat. Quand tu regardes cette histoire tu
réalises qu’il existe d’autres gens
ailleurs, d’autres nations. Tu peux devenir
Américain ou Français, mais c’est dommage.
Il y a des gens qui donnent leur vie pour
protéger et préserver ce que tu as dans le
sang. ", explique Raffi.
P.S. : L’idée de cet article est née d’un
débat qui eut lieu après la représentation
de Broken Dreams par Mkrtich Basmajian. La
question essentielle qui fut soulevée lors
de ce débat par les jeunes, ce soir-là,
était : que faire dans l’avenir ? Est-il
vraiment nécessaire de transmettre ce "
lourd fardeau " aux générations à venir ?
Car ce fardeau inclut les racines de chaque
Arménien, l’histoire, en particulier le
génocide, et d’un autre côté, la fierté
d’être Arménien. Naturellement, étant nés en
terre étrangère, ces jeunes ne sont pas
seulement Arméniens. Mais il est aussi clair
que quelque chose les pousse vers leurs
racines arméniennes. Beaucoup de ceux à qui
nous avons parlé avouent qu’ils ont souvent
pensé à quel point leur existence serait
facile s’ils n’étaient pas Arméniens, mais
que cette traversée à l’intérieur de
l’arménité les ramenait toujours en arrière,
quelque difficile que soit leur tentative
pour y échapper.
Seda Grigoryan est journaliste pour Hetq.
Elle étudie actuellement à l’Institut
National des Langues et Civilisations
Orientales (INALCO) de Paris et prépare une
thèse en linguistique.
Source :
http://hetq.am/en/society/armenian/
Traduction : © Georges Festa
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