CARZOU 1907-2000
Il fut l'un des plus importants peintres modernes de France.
L'enchevêtrement élégant de lignes fines et énergiques est l'un de ses
principaux moyens d'expression.
Tout
l'art de Carzou est empreint d'une sensation troublante d'alarme et de
tension. Cette atmosphère d'inquiétude émane sans doute de souvenirs de la
guerre mondiale, du génocide de 1915, dont enfant il fut le témoins ; elle
est une protestation contre l'injustice et la violence.
Peintre humaniste, toujours lié à sa patrie d'origine, il est hautement
prisé en France et aimé en Arménie.
Chahen Khatchatourian
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De son vrai nom Karnik Zouloumian, Carzou est un peintre français d’origine
arménienne né à Alep (Syrie) le 1er janvier 1907. Ayant obtenu, après
d’excellentes études en Égypte, une bourse pour venir étudier en France, il
arrive à Paris en 1924 et sera diplômé de l’École spéciale d’Architecture du
boulevard Raspail.
Mais il ne rêve que de peinture et, entre les séances dans les académies,
survit grâce à des dessins satiriques dans les journaux et diverses
créations artistiques (affiches, tissus). A la suite de différentes
participations aux Salons, il obtient, avec Bazaine, le Prix Saint-François
d’Assise en 1938 et fait l’année suivante sa première exposition
particulière. A quarante ans de là, en avril 1979, il sera « installé » à
l’Académie nationale des Beaux-Arts (Institut), à un siège où lui succédera
Zao Wou-Ki.
Entre ces deux dates se développe une carrière exceptionnelle, marquée par
une centaine d’expositions en France et à l’étranger ainsi que par sa
participation à de nombreuses manifestations officielles. Ses expositions
les plus marquantes auront ainsi pour thème « Venise » (1953), «
L’Apocalypse » (1957), « Figures rituelles » (1968) et jusqu’à « Versailles
» (1994). Officier de la Légion d’honneur, il a accumulé les récompenses :
trois fois lauréat du Prix Hallmark, grand Prix de l’Éducation nationale à
Tokyo, grand Prix « Europe » de la première Biennale de Bruges, prix du
public aux « Peintres Témoins de leur Temps ». La conception de plusieurs
décors et costumes pour l’Opéra de Paris (« Les Indes galantes » en 1952, «
Gisèle » en 1954), Roland Petit (« Le loup » en 1953), la Comédie française
(« Athalie » en 1955) et le Théâtre de Paris ( « La Périchole », 1969) ne
fera qu’ajouter à cette célébrité. En 1955, un référendum organisé par
Connaissance des Arts l’avait d’ailleurs classé parmi les dix meilleurs
peintres d’après-guerre. Et, en 1976, il sera membre du jury du festival de
Cannes.
Auteur également d’une vaste œuvre graphique et de plusieurs tapisseries, il
achève en 1991 plus de 600 m² de peinture sur des thèmes repris de «
l’Apocalypse » de 1957 dans le cadre d’une chapelle de Manosque (Alpes de
haute Provence) qui deviendra le siège de la Fondation Carzou. Le centenaire
de sa naissance y sera célébré durant l’été 2007 dans le cadre d’Arménie,
mon Amie.
Carzou est mort à Périgueux, près de son fils, en août 2000. |